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Guymini

Eau : Cohons doit rentrer dans les clous

Guymini
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Cohons fait partie des cités mises en demeure d’abaisser le taux de nitrates dans l’eau potable. Dans le même temps, son assainissement doit être revu. 

« 62 mg/l, c’est le taux de nitrates présent dans l’eau du robinet de Cohons ». Le 1er adjoint de la commune Guy Chareton l’a forcément retenu, lors de l’assemblée des élus de la communauté de communes Auberive Vingeanne Montsaugeonnais (CCAVM) mardi 16 novembre : ce taux, qui dépasse le seuil autorisé des 50 mg/l, oblige la commune à se remettre en ligne, comme 7 de ses homologues de Haute-Marne. La Commission européenne a en effet mis la France en demeure de respecter sa directive relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine au plan du « paramètre nitrates », précise l’agence régionale de santé Grand Est. « Cette mise en conformité doit être opérée… au 1er janvier 2022  ». Pour Guy Chareton, Cohons se retrouve au pied du mur. « Voudrait-on se raccorder au syndicat de production d’eau potable Sud Haute-Marne (SMIPEP) qu’on n’aurait pas le temps… ». Voilà pour la faisabilité. . Ensuite, il s’agirait de débourser une somme d’argent trop importante pour ses moyens. « Celle-ci représente 350 € par habitant et par an, sachant qu’il faut ajouter les frais d’abonnement… et la facture de consommation d’eau ». Inévitablement, poursuit le 1er adjoint, Cohons devrait emprunter. Il en est sûr, « les habitants refuseront d’être raccordés au SMIPEP ». En tout état de cause, la commune est priée d’ « avancer des propositions pour refaire une aire de captage » -c’est celle de Sillière. Comment on en est arrivé là, Guy Chareton a son idée.

La plaine ? Un buvard

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Pour Guy Chareton, le volume d’intrants agricoles utilisés est trop important et il propose de demander son abaissement contre dédommagement à un exploitant qui possède la majorité des terres alimentées par la zone de captage (photo d’illustration / ©barskefranck-Pixabay)

« Pour moi, les intrants sont trop importants ». Sachant qu’ils se sont invités fin des années 90, au moment du remembrement. « Cette zone communale de 80 ha, qui délimite l’alimentation du captage de Sillière, n’aurait jamais dû être cultivée ». Il pointe qu’une toute petite partie a été précisément remise en herbe « il y a environ deux mois » : pas de quoi changer la donne. « À l’œil nu, la couleur du blé révèle qu’il a été chargé en engrais ». Avant le remembrement, « il y avait au moins 300 parcelles à cet endroit ». Pour labourer, les cultivateurs « enlevaient les pierres ». Après le remembrement, « ils les ont broyées et la plaine est devenue uniforme ». Guy Chareton estime à « 20 à 30% » la superficie de haies et de pierres disparue. Voilà pourquoi les intrants « rentrent directement » désormais, et sur « un sol de roches plus poreux que le sable ». Le premier adjoint propose Un, de replanter des haies ; Deux, de demander notamment à l’exploitant agricole propriétaire de la majorité des terres alimentées par le captage, de « diminuer son volume d’intrants contre dédommagement -c’est normal  ». Voilà comment « Cohons gardera son eau ».

Assainissement aussi hors les clous

Cohons doit conjointement faire face à une autre obligation : remettre son assainissement d’équerre. « Il a été fait dans les années 60. Les eaux usées sont canalisées pour rejoindre la Marne ». Un zonage d’assainissement non collectif a été choisi et, indique le site web de la cité, il prévaut pour l’ensemble des maisons du village. Il revient donc à chaque foyer de traiter ses eaux usées. Mais, rapporte le compte-rendu du conseil municipal du 16 juin dernier, il s’avère qu’une enquête publique aurait dû être menée pour établir une carte de zonage d’assainissement qui détermine qui opte pour l’assainissement collectif et qui, au contraire, opte pour l’assainissement non collectif. Les services du Département ont invité la commune à adopter un schéma directeur pour trancher entre un mode et l’autre. Guy Chareton traduit. « On ne peut plus mêler eaux usées et eaux pluviales », il faut les séparer en deux flux. Une affaire « à presque 1 M€ », avance-t-il. Le 1er adjoint conclut alors, tranchant. « Au total, entre mise en demeure pour les nitrates et impératif de tri des eaux, la commune court à la faillite ».

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

Le SMIPEP informe

Pour Cohons, le responsable du syndicat de production de l’eau potable Sud-Haute-Marne (SMIPEP) Eric Blanchard explique qu’ « il y a deux possibilités  : Un, la commune travaille sur les origines des dépassements en nitrates (y a-t-il des plateaux cultivés en amont ?), et/ou met en place une unité de traitement de l’eau pour faire baisser la concentration en nitrates ; Deux, elle peut demander un raccordement au SMIPEP Sud Haute-Marne. Pour l’heure, il s’agit d’une hypothèse. Aucune décision officielle n’a été prise d’un côté comme de l’autre. Dans le cas où Cohons solliciterait un raccordement au syndicat, le conseil syndical étudierait sa demande et prendrait la décision d’accepter ou non. En tout état de cause, le SMIPEP fait déjà l’objet d’une dizaine de demandes de raccordement. Les demandes sont traitées au fur et à mesure, selon leur degré d’urgence, et conformément à la feuille de route tracée à l’issue du schéma directeur achevé en 2019 ».

Pour un raccordement au SMIPEP, Eric Blanchard fait savoir que « quel que soit le montant des travaux à réaliser par le syndicat, la commune en paie une partie ». Cette participation forfaitaire égale 350 €/ habitant. « La commune peut étaler le règlement sur 10 ans au maximum ».

Ensuite, celle-ci doit s’acquitter d’une adhésion annuelle, « à deux particules ». Il y a, Un, l’adhésion proprement syndicale, qui est une cotisation annuelle. « Son montant est fixé au début de chaque année ». Aujourd’hui, elle est de 10 € par an par habitant et de 0,10 € par m3 acheté. Deux, la commune doit aussi payer « le prix de l’eau en service ». En effet, poursuit Eric Blanchard, « le SMIPEP délègue la maintenance à Véolia », qu’il rémunère donc. Véolia perçoit ainsi 8 € par an et par habitant (forfait) auquel s’ajoute 0,32 € du m3.

Ainsi, au total, l’adhésion d’une commune au SMIPEP lui coûte 10 €+ 8 € par habitant et par an plus 0,10 € + 0,32 € par m3.

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