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Durcissement – L’édito de Christophe Bonnefoy

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Un conflit armé peut se durcir. On en a la preuve tous les jours, du côté de l’Ukraine ou, même si l’on parlera moins de guerre que de situation explosive permanente, du côté d’Israël.

Un conflit social, lui aussi, peut méchamment se tendre. Mais ça vient, généralement, davantage de ceux qui choisissent d’investir la rue et/ou des syndicats que de ceux qui essaient d’arrondir les angles comme ils le peuvent. Un gouvernement, par exemple.
Depuis ce week-end, consciemment ou inconsciemment d’ailleurs, c’est précisément le gouvernement qui fige les positions, voire donne du grain à moudre à tous ces Français pour qui le mot grève n’est désormais plus un vague concept auquel ils avaient jusqu’alors refusé de participer.

Ce mardi constituera la seconde étape du mouvement qui avait rencontré un certain succès le 19 janvier. Et pas sûr que les derniers propos, notamment de la Première ministre, découragent les potentiels manifestants. Au contraire. Voilà qui pourrait s’appeler jeter de l’huile sur le feu, d’une certaine manière. Et pousser la rue à radicaliser le discours. Et à ne pas vouloir lâcher le morceau. Pour Elisabeth Borne, « le report de l’âge de départ à 64 ans (à la retraite) n’est plus négociable ». Carrément. Dans Le Parisien, c’est Gérald Darmanin lui-même qui se lançait dans des réponses qui sont tout l’inverse d’une tentative d’apaisement. Et sûrement pas le fruit d’un effort de pédagogie.

Que dire enfin de cette députée Renaissance, fustigeant dans un premier temps ces AESH, accompagnant des élèves en situation de handicap, payées 800 euros par mois pour des contrats bloqués à 24 heures mais qui, paraît-il, se complairaient dans une profession qui leur offre leurs mercredis et leurs vacances scolaires ? Hors sol. Et pas de nature à apaiser le débat. Sur les retraites, comme sur bien d’autres sujets.
Le gouvernement a visiblement choisi de durcir le ton. Stratégie maladroite… ? On sent bien que ce 31 janvier sera à haut risque. Il ne faut pas être grand clerc pour le deviner. Ça sent la bordélisation…

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