D’un comité à l’autre ? – L’édito de Christophe Bonnefoy
Le masque ? Quel masque ? Celui qu’on a inconsciemment fait glisser sur nos yeux pour ne pas voir que la pandémie de Covid n’était malheureusement pas qu’un lointain souvenir ? En plein week-end de chassé-croisé et après ce premier mois de vacances d’été, on voit bien à quel point les Français en ont soupé des restrictions. Mais il y a ceux, tout de même – ils sont peu nombreux -, qui continuent à vouloir se protéger. Qu’on observe, le morceau de tissu collé au visage, qu’ils soient à risque ou aient tout simplement la prudence chevillée au corps, conscients que le virus n’a pas totalement disparu. On verra, en septembre, qui avait raison. Si le Covid a profité de notre laisser-aller pour dangereusement revenir à la charge ou s’il s’éteint doucement.
En attendant, que n’a-t-on pas entendu pendant deux ans sur le Conseil scientifique… ? Le voilà d’ailleurs jeté aux oubliettes, place au “Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires”. On nous annonce qu’il ne sera pas seulement chargé des affreux virus. Que son approche sera plus large. Qu’il aura à prévenir et le cas échéant gérer les conséquences des polluants environnementaux et alimentaires ou celles provoquées par le changement climatique. Voilà qui promet. Car s’il sera évidemment composé d’éminents spécialistes – on n’en doute pas un seul instant -, on peut craindre que son spectre d’intervention soit si étendu qu’il en arrive à être inefficace. Point positif toutefois : outre seize scientifiques, il comptera aussi un représentant des patients et un autre des citoyens. Un comité pas seulement sensible aux courbes et aux microscopes donc, mais qui n’oubliera pas d’être attentif aux besoins de ceux qui ne décident pas. Et sont pourtant le plus souvent pleins de bon sens. Celui du quotidien. Celui du terrain. Celui que les politiques – et les spécialistes parfois – n’ont pas toujours.