Du tout au tout – L’édito de Christophe Bonnefoy
C’est une petite révolution. Et pour les fumeurs, et pour les buralistes. Les uns jubilent, les autres peuvent fulminer.
Quel adepte de la blonde, entre autres, ne s’est-il jamais entiché d’un ami, d’une connaissance qui pourrait lui ramener, d’ailleurs en Europe, quelques cigarettes à prix cassé, ou en tout cas beaucoup moins chères qu’en France ? Fumer est devenu un luxe. Rapporter des cartouches de l’UE est gage d’économies. Bon, certes, pour la santé publique, c’est loin d’être bénéfique.
Résumons : ceux qui jouaient auparavant avec la loi en remplissant leur coffre de voiture d’un nombre irraisonné de cartouches – le quota était jusqu’alors de 200 cigarettes par voyage – peuvent se presser d’investir dans une remorque. Pour se mettre en conformité avec la réglementation européenne, la France est passée d’un extrême à l’autre : chacun peut maintenant remplir sa besace d’autant de paquets qu’il le souhaite. Et la contrebande alors ? Ce n’est plus le nombre qui prévaudra, mais la finalité. Charge aux douaniers de juger si les cartouches transportées sont destinées à la revente ou pas. On leur souhaite bien du courage.
On imagine déjà les convois en partance pour l’étranger ! Il y en a pourtant qui viennent de prendre un nouveau coup sur la tête, eux qui déjà rageaient contre la concurrence – déloyale, quelque part – en ce domaine. Les buralistes français ont forcément toussé en apprenant la nouvelle. Les réglementations européennes pourraient en pousser certains vers le gouffre. Tout simplement.