Humeur de Frédéric Thévenin – Du double langage au jeu de dupes
Sans vergogne, les transformateurs de lait en beurre, poudre, fromage, yaourts… emploient avec délectation un double langage.
D’un côté, les laiteries s’inquiètent du « risque de déprise et déstabilisation du secteur alors que le nombre d’exploitations a déjà baissé de 2,7 % ces derniers mois ». Autrement dit, Damien Lacombe, le président de Sodiaal, pleurniche en voyant que la production de lait ne cesse de baisser avec des risques imminents de pénurie d’autant plus que, malgré l’inflation, les consommateurs restent fidèles à ces produits et prévoient même d’en acheter davantage.
De l’autre, ces mêmes laiteries n’appliquent plus les formules de prix qui prévoyaient la hausse du prix du lait en ferme. Autrement dit, avec la hausse des cours du beurre et de la poudre de lait, le prix du lait payé aux éleveurs devait être, a minima, de 415 € la tonne. Or, les transformateurs bloquent à 400 € en piétinant les accords qui leur sont défavorables.
La filière lait se noie actuellement dans un jeu de dupes dont les victimes, comme toujours, sont les producteurs. Leurs défenseurs seraient bien inspirés de bouger avant qu’ils ne disparaissent tous et d’inventer de nouveaux modes d’action pour mobiliser les derniers éleveurs laitiers regardés comme les derniers des Mohicans ou les derniers des cons.
Frédéric Thévenin
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