Du blason au logo, toute une histoire (1/2)
Lors des Journées du patrimoine, on a découvert le plan du château le plus précis jusqu’à aujourd’hui. Philippe Savouret revient sur l’histoire du blason de la Ville.
Comme dans toute la France au Moyen-Age, des fiefs se sont installés avec des châteaux forts et leur seigneur. En même temps sont apparus les écus identifiants leurs propriétaires. C’est la naissance des armoiries et des blasons. Et plus tard, on étudia cette histoire du blason nommée l’héraldique. L’héraldique vient du nom masculin “héraut”, c’est-à-dire celui qui annonçait et décrivait les chevaliers entrant en lice, celui qui annonçait les événements, qui portait les déclarations de guerre en tant qu’officier. Les chevaliers prennent peu à peu l’habitude de faire peindre sur la grande surface plane de leur bouclier des figures – géométriques, animales, végétales – leur servant de signes de reconnaissance dans la mêlée des tournois et des batailles. La règle est de ne pas usurper les armes d’autrui. Au Moyen-Age, c’est au XIIe siècle que le blason apparaît en Europe. Pour décrire un blason, on commence toujours par décrire la couleur du fond de l’écu. Ensuite, on décrit les formes et leurs couleurs, puis les signes et leurs couleurs. Le premier blason identifié remonte à 1146 (le blason de Raoul de Vermandois).
Comment est composé un blason ?
Le blason est constitué de plusieurs zones accolées selon une ou plusieurs figures de partition simple, chaque zone – souvent nommée “quartier” par extension du terme – formant le plus souvent des armes préexistantes désignant un titulaire. Les règles héraldiques sont simples mais elles doivent être scrupuleusement respectées : six couleurs. Deux métaux : l’or (jaune), l’argent (blanc) et quatre émaux : gueules (rouge), azur (bleu), sable (noir), sinople (vert). Le blason se lit de gauche à droite et de haut en bas, comme une page de texte, et en partant du fond de l’écu vers les couches superposées, de la plus basse vers la plus haute. Des représentations souvent animales comme le lion, le léopard, l’aigle avec des significations : pouvoir royal, force, courage, noblesse sont apposées. Puis, au cours des siècles, le mouvement communal remplaçant les seigneuries, les villes créent leur blason ou adoptent celui du seigneur principal s’il existe. C’est le cas de Nogent.
Les armes de Nogent s’expriment donc ainsi : les seigneurs de Nogent portaient sur azur un lion d’argent. Autrement dit, ils avaient mis un lion blanc sur fond bleu. Ici l’écu est complété par des accessoires composant les armoiries. Les créneaux symbolisant une forteresse, les feuilles de chêne pour la force et la puissance, et les lauriers pour la victoire et la gloire. Les villes se dotent d’armoiries, comme Lille qui est une des plus anciennes avec son lys pour emblème. Les blasons seront à l’origine des logos, à suivre dimanche prochain.