Du 24 au 31 janvier 1944
C’est la plus grande tragédie de l’histoire de la Haute-Marne sous l’Occupation. Le 27 janvier 1944, la Feldgendarmerie procède à la « rafle » des derniers juifs résidant dans le département. Cinq parviennent à s’échapper, grâce à la complicité de courageux concitoyens. D’autres, trop âgés, trop malades, sont laissés à leur domicile. Mais 94 sont arrêtés, depuis Saint-Dizier jusqu’à Laferté-sur-Amance. Le 10 février 1944, 88 d’entre eux sont déportés en direction d’Auschwitz. A l’exception d’un seul, ils sont assassinés trois jours plus tard (Jhm Quotidien du 22 janvier 2024).
A Flagey, le même jour, un autre drame survient. Un adolescent, Serge Stauffer, 15 ans (il est né à Fresnoy-en-Bassigny), est tué par un feldgendarme, qui intervenait dans le village parce qu’un habitant était victime d’une intrusion. Deux hommes sont également arrêtés, tandis que James Perdereau prend la fuite.
Fusillés à Dijon et Bordeaux
Tandis que, dans le département, la police allemande achève son coup de filet débuté le 13 janvier à Chaumont – en arrêtant notamment l’ingénieur André Jacquinod, le couple de garagistes-ambulanciers Georges et Félicie Vannetti -, pour des compatriotes internés à Compiègne, c’est un départ vers les camps de concentration qui se produit. C’est le cas d’Henri Nougé, d’Auberive, d’André Briolat, d’Avrainville, d’André Jeanmougin, de Culmont, ou encore de ces deux jeunes de Dancevoir capturés en Côte-d’Or, Guy Delporte et Maurice Perchet.
Tous les résistants haut-marnais ne sont pas déportés. Deux sont fusillés : Roger Billard, de Meuse, le 25 janvier 1944, à Dijon, René Migeot, de Langres, le lendemain, au camp de Souge, près de Bordeaux. Commissaire interrégional des FTPF en Aquitaine, ce cheminot de Chalindrey avait échappé à toutes les polices depuis juin 1941…
L. F.