Droits des femmes : 12 femmes pour une flashmob symbolique contre les violences
Douze femmes ont réalisé une performance sur la place Aristide-Briand, mardi 8 mars, pour la Journée internationale des droits des femmes. Elles ont dansé pour dire « Stop aux violences faites aux femmes ».
Masques chirurgicaux noirs sur la bouche et loups en dentelle sur les yeux, elles sont douze à s’avancer sur la place Aristide-Briand. Douze femmes de l’association SOS Femmes Accueil. La musique démarre. C’est “Run the world (Girls)”, de Beyoncé. Puis les femmes se mettent en mouvement. Des coups de poing, des étranglements, de la violence… Puis de la peur. Elles se prennent la tête entre les mains. Elles tentent de se protéger. Mais elles se relèvent. Le poing en l’air, c’est la libération. Et la vie qui reprend. Avec ce cœur formé avec les doigts.
« Une évidence »
En ce mardi 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, c’est sous la forme d’une flashmob, que l’association a décidé de marquer les esprits. « L’idée est née il y a un an. On s’est dit : “Pourquoi on ne fait rien à l’occasion de cette journée pour les droits des femmes ?” », explique Hélène, technicienne d’intervention sociale et familiale (TISF) à SOS Femmes Accueil. « Pour moi, c’était une évidence de faire quelque chose pour la cause des droits des femmes. » Elle propose alors l’idée d’une flashmob à ses collègues, qui acceptent tout de suite.
« Chacune a mis en geste avec une signification bien précise pour elle. »
Puis il a fallu convaincre les femmes accompagnées par l’association. « Au début, certaines n’ont pas voulues. Elles ne voulaient pas repenser au passé, à ce qu’elles ont vécu », poursuit Anaïs, la collègue d’Hélène. « Mais elles se sont prises au jeu. Elles ont énormément répété et elles ont beaucoup apprécié. »
Un événement chaque année pour le 8 mars
Ce mardi, sur la place Aristide-Briand, c’est avec une bonne dose d’appréhension qu’elles se sont avancées devant leur public du jour. Et ce n’est pas tant de danser devant tout le monde, que la symbolique de la chorégraphie qui a fait monter le stress d’un cran. « Chacune a mis en geste avec une signification bien précise pour elle », souligne Hélène. « On a mis tout ça dans la chorégraphie, avec Julia Arslane, ancienne danseuse. »
Depuis plusieurs semaines, avec l’aide du centre socioculturel, elles ont ainsi répété deux fois par semaine. « Il y a eu un vrai investissement de la part de l’équipe et des résidentes. », se réjouit Marie-Pierre Lainé, cheffe de service à SOS Femmes Accueil. « Maintenant, l’idée c’est de faire quelque chose chaque année, le 8 mars, pour les droits des femmes. » Et ça tombe bien, Hélène a déjà une idée. « J’aimerais faire un marathon, ici, à Saint-Dizier, pour défendre la cause des femmes. » Le message est lancé…
P.-J. P.