Double homicide de Thiéblemont-Farémont : les premiers éléments de l’enquête
Lors d’une conférence de presse dédiée, menée jeudi 11 avril, les autorités ont donné de plus amples informations sur les circonstances du double homicide perpétré à Thiéblemont-Farémont quelques jours plus tôt. Le point sur les premiers éléments de l’enquête.
C’est au Palais de justice de Châlons-en-Champagne qu’ils ont décidé de dresser un bilan des premières investigations. Jeudi 11 avril, la procureure de la ville préfecture de la Marne et son homologue rémois ont donné une conférence de presse concernant l’enquête en cours visant à élucider le double homicide de Thiéblemont-Farémont découvert lundi 8 avril. « Les crimes passibles d’une peine supérieure à 20 années de réclusion criminelle ne peuvent pas être instruits ici, mais doivent être suivis par un juge d’instruction du tribunal judiciaire de Reims qui, lui, dispose de la compétence pôle criminelle », explique en préambule Annick Browne, procureure de la République de Châlons-en-Champagne.
La mort par balle confirmée
Puis est venu le moment des précisions. Comme le détaille la magistrate, lundi 8 avril, aux alentours de 16 h, les gendarmes de la compagnie de Vitry-le-François ont été prévenus de la découverte des corps sans vie de Pauline Szczerbicki, 29 ans, et Hassine Habbani, âgé d’une quarantaine, à leur domicile, à Thiéblemont-Farémont. « Ce sont les parents de la jeune femme qui ont donné l’alerte. Ils s’étaient inquiétés, car ils étaient sans nouvelle de leur fille depuis un message qu’elle leur avait adressé la veille, dimanche 7 avril, vers 19 h 30. Ce silence n’était pas dans leur habitude, ils étaient très proches », ajoute Annick Browne.
Anxieux, ils se sont donc rendus sur place et c’est là qu’ils ont découvert, dans la chambre à coucher, étendu sur le sol, le couple décédé, avec à côté du compagnon de leur fille, le bébé de sept mois « indemne ». Après avoir reçu des premiers soins, le nourrisson a été transporté à l’hôpital où il est encore en observation, jeudi 11 avril.
Comme précisé dans nos colonnes, lundi 8 avril, des autopsies ont été réalisées, mercredi 10 avril. Ces dernières ont permis d’en savoir un peu plus sur les circonstances du décès du couple. « L’autopsie de la jeune femme a mis en évidence qu’elle avait été touchée par un impact de balle, au niveau du haut du corps. Atteignant notamment l’aorte, il aurait provoqué une hémorragie massive et donc une mort soudaine », détaille la procureure de Châlons-en-Champagne.
Son compagnon, lui, aurait été touché par cinq balles, quatre dans le ventre et une au niveau du bras gauche. Plusieurs organes vitaux ont été impactés, dont le cœur. Une hémorragie massive se serait déclenchée, provoquant là encore une mort soudaine. « L’heure des décès se situerait entre minuit et 6 h, dans la nuit du dimanche 7 au lundi 8 avril. »
Des expertises toxicologiques et anatomopathologiques devraient être prochainement réalisées pour compléter ces autopsies.
« L’homme avait fait l’objet de plusieurs condamnations. Toutefois, à ce stage, nous n’excluons absolument aucune hypothèse de travail. »
Pour ce qui est des causes du double homicide, pour le moment, le mystère reste entier. Selon les autorités, même si Hassine Habbani avait un passé sulfureux, toutes les pistes possibles sont à étudier. « L’homme avait fait l’objet de plusieurs condamnations, dont celle de la cour d’assises de Versailles, en 2006 pour des faits de tentative d’assassinat. Toutefois, à ce stade, nous n’excluons absolument aucune hypothèse de travail. »
Dès le début de l’enquête, une quinzaine de gendarmes de la section de recherches de Reims ont été mobilisés. « Je tiens également à relever l’action déterminante, en soutien de la section de recherches, des militaires du groupement de gendarmerie départemental de la Marne et de la gendarmerie mobile dont l’implication a été très importante », ajoute Annick Browne.
N’ayant pas la compétence pour la superviser, le parquet de Châlons-en-Champagne s’est dessaisi de l’affaire au profit de celui de Reims. « La continuité (des investigations, ndlr) va être assurée par la section recherches de Reims. Un juge d’instruction va être saisi à partir de vendredi 12 avril et sera en charge de cette procédure », explique François Schneider, procureur de la République rémois. Toujours recherchés par les enquêteurs, le ou les auteurs du crime encourent la réclusion criminelle à perpétuité.
D.Lemoine