Dompter la montagne russe
Ce soir (20 h), la cinquième journée de la Ligue des champions propose une affiche de gala entre le Chaumont VB 52 Haute-Marne et Saint-Petersbourg, du côté du complexe René-Tys à Reims. Le vainqueur devrait, selon toute vraisemblance, s’offrir son billet pour les quarts de finale de la compétition : une opportunité incroyable pour les Cévébistes.
C’est finalement dans un contexte psychologique plutôt favorable que le Chaumont VB 52 Haute-Marne accueille, ce soir, Saint-Petersbourg. En effet, grâce à ses performances sur les quatre premières journées de cette phase de poules de Ligue des champions, les Cévébistes ont certainement plus à gagner qu’à perdre dans ce “choc” du groupe C. Si le vainqueur dé- bloquera certainement son billet pour les quarts de finale de la compétition, le vaincu, lui, conservera vraisemblablement encore ses ambitions intactes lors de la sixième étape (à Ljubljana pour les Haut-Marnais et face à Friedrichshafen pour les Russes), puisqu’avec quatre victoires cumulées, difficile d’imaginer qu’une des trois places de “meilleur deuxième”, également qualificatives pour la suite, échappe alors à ce groupe C.
Et si les Russes, « l’une des plus grandes équipes d’Europe actuelles », selon l’entraîneur cévébiste, Silvano Prandi, part forcément avec les faveurs des pronostics, le CVB 52, lui, se sent assurément capable de bousculer la logique. Dans la salle rémoise où Baptiste Geiler et ses coéquipiers ont désormais leurs aises lors de leurs opérations continentales, les Chaumontais n’afficheront aucun complexe à venir perturber la sérénité slave. D’ailleurs les différentes formations venues relever le défi au complexe René-Tys cette saison (Bergen, Teruel, Novi Sad, Friedrichshafen et Ljubljana) sont toutes reparties têtes basses avec, en tout et pour tout, un petit set laissé en guise de consolation aux Slovènes. Voilà quelques données à-même de d’offrir de belles raisons d’espérer pour les Cévébistes qui, de plus, restent sur une victoire très intéressante, en championnat, contre Montpellier, same- di soir (3-1). A croire que les hommes de Silvano Prandi parviennent toujours à répondre présent dans les moments déci- sifs de leur saison… du moins jusqu’à maintenant. « Je ne crois pas qu’il faille en faire une vérité, tempère justement l’entraîneur haut-marnais. Ce groupe ne possède pas encore la constance et la régularité qui font les armes des grandes équipes. Nous alternons toujours trop souvent les temps forts et les temps faibles au cours d’un même match. Peut-être nous démarquons-nous de certaines formations moins aguerries, en réussissant à augmenter, sur la durée d’une soirée, les périodes positives, mais on est loin encore d’afficher la sérénité de vrais cadors. »
Le technicien italien douterait-il des capacités de son collectif à se transcender lors des grandes occasions ? Là encore, celui-ci préfère nuancer. « Je ne doute pas de la motivation de mes joueurs sur le rendez-vous de ce soir. On a tous envie de prolonger l’aventure et de vivre de beaux moments dans cette Ligue des champions. On va tenter d’offrir à notre public un beau spectacle, empreint de combativité. Le reste appartient au terrain. »
Sous les yeux de Laurent Tillie
Et sur le Taraflex de René-Tys, Silvano Prandi se méfie forcé- ment de l’opposition qui se présentera de l’autre côté du filet. « Les Russes ont beaucoup évolué depuis le match aller. Ils ont stabilisé leur jeu, remporté beau- coup de matches et renforcé leur collectif et leur mental. Le défi qui nous est proposé est énorme ce soir. »
Pour autant, en affichant la même détermination que celle entrevue face à Montpellier, avec un effectif de treize joueurs tous tournés vers le même objectif, le CVB 52 a déjà renversé quelques montagnes. « Nous sommes toujours à la recherche d’un certain équilibre, poursuit encore le coach cévébiste. On part de loin avec cet effectif grandement remodelé à l’intersaison, avec la blessure de Baptiste Geiler qui n’a pas facilité la mise en place. Je ne suis même pas sûr que nous trouverons, d’ici la fin de l’exercice en cours, toutes les clés pour arriver à profiter de tous nos atouts. Peut-être faudra-t-il plus d’une saison, si on parvient à conserver le groupe dans ses grandes lignes, pour y parvenir. »
Après tout, l’objectif de perfection constamment recherché par l’entraîneur haut-marnais pourrait, pourquoi pas, déjà trouver quelques réponses dès ce soir face à Saint-Petersbourg. Ce serait, en tout cas, le moment idéal, sous les yeux, qui plus est, du sélectionneur national, Laurent Tillie, qui a répondu favorablement à l’invitation du président chaumontais, Bruno Soirfeck, pour l’occasion…
Laurent Génin