Dominique Guérin : l’homme des bois
Moult raisons font de Dominique Guérin un personnage atypique, voire hors du commun. Son itinéraire d’abord. Avant de créer des entreprises, Dominique Guérin, originaire de Froncles, est d’abord un autodidacte qui se lance à 20 ans. (JHM du 7 juin 2016)«Mon métier, c’est la forêt». Disant cela, il considère qu’il a tout dit.
Il est tout de même un des acteurs majeurs de la “taille-douce” en France. Il l’a importée, adaptée, conceptualisée. Il a travaillé dans le parc de l’Élysée et a fait des démos dans celui de Versailles. Il a été invité par des producteurs de télévision pour expliquer, démontrer ce qu’était cette fameuse taille raisonnée.
Mais des ayatollahs se sont emparés de la taille-douce au point de lui faire prendre ses distances.
En 2001, il crée à Froncles la SARL Guérin – Isse qui compte aujourd’hui quatre salariés et un apprenti.
Résumer son activité tient de la gageure : il fait de la dentelle avec une tronçonneuse tenue au bout d’un bras à 20 m au-dessus du sol. Il va sans dire que les 20 m, ou 30 ou plus, il les a atteints sans échelle, sans nacelle. Il résume ainsi l’affaire : “élagage ou démontage des arbres délicats”. La délicatesse, en l’occurrence tient plus à l’environnement de l’arbre qu’à la taille du tronc. S’il y a une route, une habitation, n’importe quoi de précieux, de fragile, là où l’arbre doit tomber, on appelle Dominique Guérin. Ses compétences les plus reconnues aujourd’hui touchent peut-être à ce qu’il appelle l’abattage maîtrisé : le démontage, branche par branche, dans le bon ordre. Les déchets sont ensuite valorisés en bois-énergie.
Dominique Guérin maîtrise son propos davantage encore que sa tronçonneuse. Il écarte “risque” de ses explications et précise : «il faut se surpasser sans être casse-cou». Une fois la confiance installée avec son interlocuteur, il lâche tout de même une confidence : «j’ai laissé pas mal de copains dans les bois». Silence. Pour suivre, il travaille sa condition physique. Bien peu d’hommes, pas seulement parmi les patrons, pas seulement parmi les plus jeunes, pourraient suivre son rythme. Mais il ne le dit pas. Il préfère rendre hommage «aux humbles qui triment dans les bois». Aux bûcherons va toute son admiration.