Politique : Dominique Gaillard ne se sentait « pas à sa place »
POLITIQUE. Elue de l’opposition municipale depuis juin 2020, Dominique Gaillard vient de poser sa démission. La retraitée, qui ne s’est jamais sentie à sa place au sein du conseil, a choisi jhm quotidien pour expliquer sa décision.
Elle avait hésité à le faire au tout début de l’année dernière. Un courrier adressé au maire en date du 13 janvier 2022, finalement jamais envoyé, en atteste. Plus d’un an et demi après, ce sont les mêmes arguments que Dominique Gaillard a présentés, au moment d’envoyer, en fin de semaine dernière, sa démission à Quentin Brière.
« Alors que la vraie motivation de mon engagement était de développer des projets pour la cause commune, je suis très vite restée sur ma faim (…). Je suis une femme d’action, j’ai besoin de m’engager dans des challenges concrets… Je n’ai pas réussi à trouver ma place dans un mouvement qui ne correspond pas à mes attentes », développe dans sa lettre celle qui est également élue au conseil communautaire. Mais Dominique Gaillard était absente de la plupart des dernières séances de conseils municipaux et d’Agglomération. Difficile dans ces conditions de faire entendre sa voix.
« J’étais seule dans une forme d’opposition »
« Sereine et sans aucune amertume », assure l’intéressée, elle quitte la vie politique bragarde. « Pas à sa place », Dominique Gaillard était « seule dans une forme d’opposition » : « Je ne suis pas Bouzon, ou Krebs, qui sont dans la politique, ce n’est pas mon truc », reprend celle qui s’était désolidarisée du groupe d’opposition divers centre* entre fin 2021 et début 2022, ce qui lui avait fait hésiter à démissionner une première fois. Est-elle fâchée contre eux ? Non. D’autant qu’elle partage in fine leur sentiment que les membres de la majorité ne travaillent qu’entre eux. « Je pensais qu’on aurait eu des tables rondes avec le maire, pour discuter avec lui, que je pourrais donner ma position, mais non. »
Une absence de communication, conjuguée à une forme de mainmise sur les sujets. Sur celui du club de boxe de Side-Ahmed Tourki, qu’elle connaît bien, (pour lequel une situation a été trouvée) « la ville m’a envoyé paître, alors que je voulais aider. On m’a dit « ce n’est pas à l’opposition de gérer ça », c’est comme si on me virait ».
La boxe, un exemple parmi d’autres. « Il n’y a pas de discussion possible, alors qu’on doit tous travailler pour les Bragards. Être dans l’opposition dans ces conditions, ça ne sert à rien. » Dominique Gaillard indique avoir eu moins de difficulté en conseil d’Agglomération : « Les maires des villages sont à l’écoute. »
Du côté de la Ville, on s’estime toujours déçu de voir un élu présenter sa démission. D’autant que l’intéressée « avait toute sa place au conseil municipal, notamment dans la commission sociale qui concerne le CCAS, un sujet qui l’intéressait. Elle pouvait s’exprimer comme elle le souhaitait », assure la municipalité.
La Bragarde, qui a également quitté ses fonctions au Kiwanis club, dit au revoir à Saint-Dizier pour la Normandie, le temps de s’accorder une année sabbatique, afin de « réfléchir ». Si un retour à la vie politique n’est pas à exclure, il n’est pas d’actualité.
* Pascale Krebs, Laurent Daval (lire en encadré), Muzaffer Karatay, Sarah Garcia et Didier Lissy.
N. F.
Laurent Daval démissionne également
Des six membres de l’opposition divers centre élus à l’issue du second tour des élections municipales de juin 2020, il n’en reste plus que trois. Jean-Michel Feuillet a quitté Saint-Dizier et démissionné de son poste en novembre 2021, remplacé par Didier Lissy. Et en même temps que Dominique Gaillard, c’est Laurent Daval, qui a quitté en septembre 2023 Saint-Dizier pour Toronto (Canada), qui vient de présenter sa démission au maire. Soit deux nouveaux sièges vacants au conseil. Dans l’ordre de la liste réunie Krebs-Feuillet du second tour, c’est Christelle Guyot et Thierry Defossez qui sont placés. Le prochain conseil municipal du 18 octobre sera, si le temps administratif le permet, l’occasion d’introniser deux nouveaux conseillers.