Divergence de vues – L’édito de Christophe Bonnefoy
Réformer la Fonction publique. « Moderniser » le statut des fonctionnaires. Tout est dit en deux formules et augurait dès le départ des réactions au sein des professions concernées.
Car si les temps changent, si l’Administration doit, elle aussi, évoluer avec son époque, les intentions d’Emmanuel Macron soulèvent un sacré paradoxe. L’heure est aux économies. Dans le même temps, le chef de l’Etat veut une Fonction publique « plus attractive et plus réactive ». Faire mieux avec moins ? C’est ce que dénoncent en partie les agents territoriaux. Et on ne peut qu’abonder dans leur sens. Il suffit de pousser la porte des hôpitaux. Urgences débordées, personnels au bord de la rupture et, en toute logique, service dégradé.
Qui plus est, le président de la République appuie là où ça risque de faire très mal. Les fonctionnaires sont attachés à leur statut. Ils accueillent donc très mal l’éventuelle arrivée d’emplois contractuels dans la Fonction publique. Ils voient dans ce bouleversement une remise en cause de leur travail. Mais aussi une volonté de privatiser, en quelque sorte, les services publics. Comment considérer en outre ces emplois autrement que comme des postes précaires ? Tout l’inverse des statuts de titulaires qui font la marque de la Fonction publique. Une autre culture.
Sur le fond, les syndicats peuvent tomber d’accord avec le chef de l’Etat : il faut savoir évoluer. Mais la méthode dérange. Emmanuel Macron a en tête la réduction du nombre de fonctionnaires et une souplesse dans les effectifs via les emplois contractuels. Tout le contraire de l’Administration, qui accepterait peut-être plus facilement redéploiements et évolutions… mais sans réduction du nombre de postes. Logique.