Assemblée générale du 25 novembre : Le District et les clubs de concert contre la violence
Vendredi 25 novembre, le District de Haute-Marne a tenu une assemblée générale en grandes pompes, à Bologne. Avec les clubs, des représentants de l’Etat et les membres du bureau, tous étaient réunis autour d’un thème pris très au sérieux : la violence sur et autour des terrains.
L’assemblée générale du District de Haute-Marne a démarré directement dans le vif du sujet : la lutte contre la violence. Avant d’aborder le thème de la soirée, à Bologne, un nouvel hommage a été rendu à Benjamin Battistel, jeune dirigeant très apprécié du FC Saint-Gilles, tragiquement disparu. Il devait recevoir une récompense le 5 décembre prochain, pour sa présidence et son engagement. Elle a été remise à son frère, ému et reconnaissant.
Voilà une douzaine d’années que le District de Haute-Marne travaille sans relâche pour la bonne tenue du football dans le département. Partout en France, de nombreuses violences sont à déplorer. « Ce n’est pas propre qu’au foot » de démarrer Patrick Leiritz, le président du District. « La violence, qu’elle soit verbale ou physique, est un problème sociétal et tous les secteurs sont touchés. Je refuse qu’on stigmatise notre sport » martèle t-il.
Plusieurs représentants de l’Etat étaient au premier rang pour aborder ce sujet et les solutions qui existent. Pour la gendarmerie, le Colonel Louis a pris la parole. « Plein de gendarmes autour du terrain, c’est un échec. La responsabilité doit rester aux organisateurs, car nous ne devons intervenir que sur demande. Le problème vient souvent de parents irresponsables qui n’hésitent pas à rentrer sur le terrain. »
Plusieurs incidents avec des parents de jeunes joueurs se sont déjà produits (prises à partie d’arbitres ou d’éducateurs, pour des raisons futiles). « On ne peut pas avoir le nouveau Mbappé tous les ans chez nous » de sourire Patrick Leiritz. « Chaque parent et chaque joueur doit respecter les décisions prises sur le terrain. »
Le football, un « sport éducatif » au sein du District
L’assemblée générale du District de Haute-Marne ne s’est pas résumé à un simple constat des faits : le thème développé rassemblait bien entendu des solutions de prévention et d’action contre toutes les formes de violence, « qu’elles soient racistes, sexistes ou tout autres » de compléter Patrick Leiritz.
Le District, depuis 2016, a mis en place une charte éthique a été créée à destination des clubs. Elle s’ajoute à un lien renforcé avec les forces de l’Etat. C’est ainsi que Patrick Leiritz, le président du District, liste les solutions qui s’offrent aux acteurs du football.
« Tout d’abord, nous nous prenons toujours place derrière les plaignants, pour tout problème, pour les soutenir. Nous prenons d’abord la plainte, qu’il s’agisse des clubs ou des arbitres. Une fois que l’on est au courant, nous nous en remettons aux autorités (gendarmerie, Procureur par exemple) pour trouver les sanctions adaptées. »
La punition peut même devenir sévère : si des retraits de licence aux joueurs et aux spectateurs sont souvent utilisés, c’est même tout un club qui peut, purement et simplement être exclu du championnat. Mais le président ne veut pas que les innocents payent pour les semeurs de désordre, qui viennent souvent d’ailleurs dans le seul but de tout mettre à l’envers.
« On cherche le plus possible à éviter les sanctions, car retirer une équipe d’un championnat reviendrait à pénaliser les plus jeunes et ceux qui sont exemplaires. Or, le football est un sport éducatif : si certains parents ne savent pas donner l’exemple, notre discipline saura le faire par les valeurs qu’elle transmet. »
Dès le plus jeune âge, les enfants apprennent les bases du respect, en commençant par celui de l’arbitre. En grandissant, les joueurs apprennent le plaisir d’être ensemble et l’esprit d’entraide. C’est là dessus que Patrick Leiritz veut insister.
« Nous sommes proches des acteurs du football en Haute-Marne, en témoigne notre émotion que le décès de Benjamin Battistel nous a fait ressentir. On doit créer un football où chacun se sent en sécurité. En Haute-Marne, en tous cas, nous agirons à notre niveau. »
Bastien Dauby
b.dauby@jhm.fr