Une distribution de BD dans la confusion à Fayl-Billot
Vendredi 3 juin, trois opposants au projet de centre de stockage de déchets radioactifs, Jean-Luc Billaud, Elisabeth Guillery et Patrick Varney, ont distribué des BD « anti-Cigéo » devant le collège de Fayl-Billot, comme d’autres militants l’ont fait précédemment, à Chalindrey ou à Saint-Dizier.
Selon eux, la distribution se passe d’abord plutôt bien, « les élèves prennent la BD sans hésitation, pour la plupart avec le sourire et un petit mot gentil ». Jusqu’à ce que deux gendarmes et le principal de l’établissement viennent vers ces opposants, qui sont sur la voie publique. Selon les militants, le directeur leur « demande immédiatement de ne pas distribuer la BD aux élèves ».
« Confusion »
S’ensuit une discussion où chacun défend son bon droit. Les militants affirment alors qu’au moment de la distribution, « le principal se met à aller au-devant des élèves en disant à plusieurs reprises : « Je vous demande de ne pas la prendre » ! Bien entendu, de nombreux élèves suivent la consigne et refusent la BD. Toutefois, dans la confusion, nous parvenons à en distribuer un certain nombre, notamment aux élèves n’ayant pas entendu ce qu’avait dit le chef d’établissement ». Enfin, le principal est monté dans un bus « pour parler longuement aux élèves », leur déconseillant de lire la BD, selon les opposants qui ont tenu à informer la presse de cet incident.
« Contenu non cautionné »
Contacté par nos soins, le principal, Michaël Thompson-Baron, explique d’abord avoir été « surpris » d’apprendre qu’une distribution était effectuée par des « individus » qu’il ne connaissait pas. « Comme je le faisais quand je dirigeais un établissement en milieu urbain, j’ai fait appel aux forces de l’ordre pour m’accompagner et éviter que la discussion ne dégénère », justifie le directeur, qui ajoute que le mot « Bure » lui avait rappelé un ancien message d’alerte de sa hiérarchie sur ce type d’opération. « J’ai demandé à ces gens de ne pas distribuer aux élèves un document dont le contenu n’est pas cautionné par l’Education nationale, c’est ce que j’ai rappelé aux élèves dans le bus », assure le responsable, qui redit avoir été « surpris », car non prévenu de cette action.
Ayant lui aussi informé l’Inspection d’académie de l’incident, Jean-Luc Brillaut, l’un des trois militants, précise que l’Education nationale lui a « confirmé que la distribution de la BD est autorisée à l’extérieur des établissements dans la mesure où elle ne gêne pas l’entrée et la sortie des élèves et les transports ». Ce qui était le cas.
L. F.
