Disponibilité des Rafale : une « priorité » pour la ministre des armées
En déplacement hier sur la BA 113 de Saint-Dizier, la ministre des Armées a annoncé que sa réforme avait permis de faire passer, en un an, de 70 à 82 le nombre d’avions de combat bragards disponibles pour une mission, grâce notamment à un contrat passé avec le constructeur.
C’est un sujet que le député François Cornut-Gentille, régional de l’étape, connaît sur le bout des ongles : celui de la disponibilité des matériels. Ses multiples interpellations du ministère des Armées, via ses questions écrites, en témoignent. Et c’est précisément sur cette thématique que Florence Parly, en charge du portefeuille depuis 2017, a axé son déplacement, hier après-midi, sur la base aérienne 113 de Saint-Dizier. Car elle est à l’initiative, quelques mois après son arrivée au ministère, d’une réforme du Maintien en condition opérationnelle (MCO), afin justement d’augmenter le taux de disponibilité des flottes d’avions, c’est-à-dire le nombre d’aéronefs pouvant être engagés en mission.
« Je suis venue à Saint-Dizier pour faire un point d’étape », expliquait-elle à l’issue de la visite des de maintenance. « Le taux de disponibilité était insuffisant, voilà pourquoi j’ai souhaité lancer une réforme en profondeur », a expliqué la ministre. « A Saint-Dizier, cette réforme a déjà produit ses effets. En 2019, 70 Rafale étaient disponibles. Un an plus tard, ils étaient 82. Ce sont des premiers résultats encourageants et qui doivent encore être améliorés. » Un résultat notamment rendu possible grâce à un contrat baptisé Ravel (pour Rafale Verticalisé) et liant pendant dix ans la Direction de la maintenance aéronautique à Dassault aviation, constructeur d’un aéronef que l’armée de l’air et de l’espace considère son « avion phare de combat ». D’ailleurs, des représentants du constructeur étaient présents hier sur la BA 113, l’un des sites désormais associés au Rafale.
Retour d’expérience
Mais avant d’aller se faire présenter les équipes bragardes assurant la maintenance des Rafale, Florence Parly, qui était accompagnée du général Philippe Lavigne, chef d’état-major de l’armée de l’air, a eu l’occasion d’échanger avec les participants de la mission Skyros. Car les retours d’expérience sont aussi indispensables à l’amélioration de la maintenance des appareils.Skyros, qui s’est déroulée du 20 janvier au 5 février, c’était à la fois, expose un officier général, « une mission opérationnelle », permettant de « faire valoir notre liberté d’action, de navigation », « une préparation opérationnelle », par des vols de six à sept heures, et c’était aussi « une façon de faire rayonner la France en développant des coopérations avec nos partenaires stratégiques ». De fait, quatre avions Rafale (les armées françaises en comptent 146), deux A400M Atlas et un A330 Phénix, partis de Djibouti, ont fait étape à Abu Dhabi, en Inde, en Grèce et en Egypte. Autant d’horizons où les 150 personnels déployés ont constaté « un engouement pour cet appareil », que ces quatre Etats ont d’ailleurs acheté. Pour Florence Parly, cette projection longue durée et longue distance constitue « une grande réussite », appelée à être renouvelée à une plus grande échelle. « En 2023, nous ambitionnons de projeter 20 Rafale et dix avions ravitailleurs, jusqu’à 20 000 km », assure la ministre, repartie du sol bragard avec quelques souvenirs offerts par les militaires.
L. F.