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Dimey Pluriel : un vrai festival avant l’heure

Pour la sortie du CD « Dimey pluriel », où douze groupes haut-marnais revisitent les poèmes du plus nogentais des montmartrois, une soirée-cabaret géante avait lieu samedi dans la cité coutelière.

Nous autres, haut-marnais, sommes riches et ne le savons pas. Voilà ce que nous ont démontré à Nogent les bénévoles de l’association Bernard Dimey et les groupes qu’ils nous ont présentés. Toutes les formations qui se sont succédé sur scène ont fait preuve d’un vrai talent, dans des styles d’une diversité ébouriffante. Pourtant embarqués dans la même aventure de ce disque fou, certains artistes ne s’étaient encore jamais rencontrés. Les seuls à connaître tous les ingrédients du cocktail ont improvisé un trio d’animateurs, fil rouge de la soirée. Il y avait là Anicet Seurre, authentique nogentais. C’est lui qui a eu l’idée et l’a soumise à Yves Amour, le « tôlier » de l’association qui n’en espérait pas tant. Enfin, les sergents recruteurs ont trouvé en Eric Frasiak, le voisin meusien, un directeur artistique qui n’a pas eu peur du défi. « J’ai dit oui tout de suite, j’ai réfléchi plus tard… a-t-il expliqué ». Tous les artistes sont passés derrière les vitres du studio de Faverolles pour donner leur version d’un texte de Dimey. Après beaucoup d’heures de travail, Frasiak a su tirer le meilleur de chacun, de sa voix douce, en accoucheur qui sait prendre son temps avant que le bébé n’arrive en bonne santé…
Merci pour votre écoute
Samedi, les trois papas du projet ont dû rassurer tout le monde, alors qu’ils étaient sans doute les premiers à avoir la boule au ventre. Ici, devant une salle comble, avec beaucoup de nogentais, il n’y aura pas deux prises. Alors on y va ! Et Casius Belli est arrivé sur scène. Le groupe, qui ouvre l’album, et qui étrennera le Festival Dimey 2015, a l’habitude de lever les rideaux pour donner le ton. Ce sera un titre du poète, et un produit maison, pour tout le monde. Au paradis des trainards, on en connaît un qui devait jubiler, de voir tous ces talents s’emparer de ses écrits et de les assaisonner chacun à leur sauce. Voici Tournelune et son rock rural qui refile la patate ; et Cédric Barré qui montre que la poésie est la sœur de toutes les musiques, de l’électro comme des autres ; et puis encore Céline Bardin, envahie par ses chansons, remarquablement accompagnée. C’est Joli Falzar et sa jeunesse – vingt de moyenne ! – qui va clore la première partie, mêlant les cuivres et les mots. Ils remercieront le public pour la qualité de son écoute. C’est-y pas beau ? Mais cela passe trop vite, on aimerait tous les entendre davantage…
Casser la croûte
Dans la salle, on n’a pas chômé. Pas dégonflés non plus, les bénévoles de l’association ont assumé le service de quatre cents repas dans la bonne humeur. Célébrer Dimey ailleurs qu’autour d’une table, c’eût été dommage. Les chevilles du festival sont à présent des gens rôdés. Chacun a sa place, et ça dépote… avec le sourire. Tablées de copains, familles, amis des artistes, connaisseurs ou amateurs, jeunes ou vieux, tout le monde a mêlé ses applaudissements dans cette soirée, chacun a trinqué et a ouvert bien grand ses oreilles… pour retrouver Dimey, dont l’esprit a occupé la scène tout au long du spectacle.
Dimey les beaux délires
La seconde partie n’a pas failli. Millefeuille (Arnaud Laumont) a interprété Je ne sais pas du tout pourquoi, un texte du Dimey sombre : « …j’ai beau vivre content, je suis inconsolable… », noyé dans les sons troublants de son chaos pad. Une électronique au service d’un malaise qu’on n’a jamais aussi bien saisi, dans les deux morceaux qu’il a livrés. Avec une écoute que lui non plus n’a pas toujours connue.
Anicet Seurre et Dix Watts arrivaient en terrain conquis, avec deux très jolis textes. L’un signé par l’artiste haut-marnais Hervé Le Graët (*), Fais-moi une chanson, et un des poèmes les plus connus de Dimey, Quand on n’a rien à dire. Un tabac, forcément.
Alors une bombe arrive, qui s’appelle Ya-ourt. D’abord, il donne à la guitare une très belle version de A Paris y’a des ponts, pleine d’émotion. Puis le ressort se détend : Ya-ourt explique en sautillant comment fonctionnent les machines qu’il a posées devant lui : les boucles, la réverb’, on a tout compris en trente secondes. Il enchaîne sur un rockabilly infernal, et sort ovationné.
Les Monsieur Loyal auront du mal à capter à nouveau le public. La voix profonde de Christophe Rémy et le talent évident de ses Mot’Ziciens ne mettront pas longtemps, quant à eux, à s’emparer de la salle, tant avec leurs textes (Les gens) que dans la déchirante version de La colère, un poème délirant de Dimey, magnifiquement habillé par Sébastien Huguenin. Entre les deux titres, Christophe Rémy lira une lettre émue évoquant les amis de Charlie Hebdo. Tout cela est allé très vite, trop vite.
Eric redevient Frasiak pour célébrer Ivrogne et son hymne à lui des générations mêlées, T’étais pas né. Et puis, dans une guirlande éclectique, tout le monde ou presque revient sur scène pour un Syracuse relooké par le maître de cérémonie, un hymne à cette ville que tout le monde croit connaître sans jamais y être allé. Sur la scène où les lumières s’éteignent, restent l’ombre de Dimey et un disque à se taper en douce. Magnifique !
De notre correspondant Florent DESPREZ

(*) Il a signé les dessins du superbe livret qui accompagne le CD.

DIMEY-CasiusBelli
Casius Belli, le groupe qui fait l’ouverture.
Dimey-Babasse
Sébastien Huguenin, dit Babaz, a posé sa musique sur La Colère, de Dimey. Superbe !
Dimey-Benevoles
Une flopée de bénévoles, redoutablement efficaces.
Dimey-CedricBarre
Cédric Barré… Le style ? Quel style ? Le style Dimey, quoi…
Dimey-CelineBardin
Céline Bardin : cette fois, le jazz est là…
Dimey-DixWatts
Dixwatts : l’esprit de Dimey est passé par là.
Dimey-JoliFalzar-2
Joli Falzar : une fraicheur déjà experte.
Dimey-Tournelune
Tournelune a fait voler Les oiseaux de nuit.
Dimey-Yaourt
Ya-Ourt, charmeur décoiffant, un coup de cœur partagé.
1-Dimey1-Amour-Frasiak
Yves Amour, Eric Frasiak et Anicet Seurre : les trois papas d’une idée dingue.

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