Didier Petit, grand commis de l’agriculture
Après 39 ans passés à la Chambre d’agriculture en passant d’animateur du plateau de Langres à directeur-adjoint, Didier Petit a traversé tous les grands mouvements du monde agricole qu’il a accompagnés. Il part à la retraite à la fin du mois en laissant l’image d’un homme engagé.
Didier Petit est un personnage discret, travailleur et incontournable du monde agricole haut-marnais. Il va faire valoir ses droits à la retraite fin juillet après 39 années passées à la Chambre d’agriculture de Haute-Marne.
Il a fait un passage, remarqué, à l’antenne de Langres de la chambre consulaire qui était alors installée aux Tulipes, un HLM des Quartiers Neufs. Il est alors animateur du secteur du plateau de Langres et il avait en charge notamment d’accompagner la fête du Renouveau à Auberive. Un rendez-vous incontournable qui malheureusement n’a pas perduré comme beaucoup d’autres fêtes de ce type.
Didier Petit devient conseiller de secteur sur les grandes cultures et ensuite sur l’élevage. Il anime le réseau Ferme de référence, éleveur de bovins de demain.
Il revient à Chaumont pour prendre un dossier qui va bouleverser les fermes avec la mise aux normes des bâtiments. «C’était un gros morceau. Il a fallu déployer des services transversaux d’ingénierie avec des investissements conséquents et des transformations très importantes. Et puis, cela correspond à l’émergence du Bassigny qui va se moderniser considérablement», commente Didier Petit. En 1992, c’est la mise en place de la PAC « avec pour la première fois l’instauration de jachère », rappelle-t-il.
Didier Petit passe les années 90 qui seront primordiales
« Les années 90 ont été très importantes. Il y a eu les déclarations PAC, les installations classées, la directive nitrate. C’est une période de transformation, de rupture, ce qui a amené la Chambre à être moins consulaire et plus positionnée sur des prestations. On a d’ailleurs recruté des consultants à l’environnement. La mise aux normes des bâtiments a mis 10 ans. Il a fallu créer de l’ingénierie, de nouvelles prestations », précise Didier Petit.
Et on ne peut évoquer la carrière de Didier Petit sans parler de son passage à la tête de l’abattoir de Chaumont. Une période charnière au cours de laquelle il a eu à prendre en main la rénovation. « C’était un dossier très chaud », commente-t-il sobrement, lui a qui été confronté à une pression forte de l’administration qui voulait alors fermer l’unité départementale. L’abattoir est maintenant parti pour devenir un outil départemental, « grâce à l’intervention de Nicolas Lacroix », souligne Didier Petit qui n’oublie pas de signaler que « la Confédération paysanne a pris ses responsabilités », dans ce dossier avec un Jean-Jacques Bailly qui a soutenu l’abattoir jusqu’à l’émergence de la construction, en cours, du nouvel outil.
La méthanisation apparaît avec notamment Philippe Collin qui est le précurseur. Novalait s’installe à Graffigny-Chemin sous l’impulsion de Philippe Deru qu’il accompagne.
« Il y a eu une formidable modernisation de l’agriculture avec une professionnalisation. Le monde agricole est confronté à une complexité de problématiques. C’était passionnant, mais très complexe », lance-t-il.
Didier Petit garde un souvenir ému du service mis en place pour les agriculteurs en difficulté. L’accompagnement n’est pas que technique, il est aussi moral et le technicien se transforme en acteur social. Ce qui n’est pas sans laisser de traces de vie…
La mutualisation des Chambres de l’Aube et de la Haute-Marne en 2012 sera un nouveau chantier important dans sa carrière. Inlassable bosseur, Didier Petit a pris à bras le corps Ferme du futur en région « ou comment un exploitant s’inscrit dans l’avenir », résume-t-il.
Didier Petit va quitter ses fonctions de directeur adjoint à la Chambre d’agriculture. Mais on parie qu’il restera un homme ressource pour le monde agricole qui lui a tant donné et qu’il lui a bien rendu. « Didier a été accompagnateur de l’évolution de l’agriculture haut-marnaise. Il ne le dit pas forcément mais il est connu et reconnu pour cela », témoigne Marc Poulot, président de la Chambre d’agriculture.
Ph. L.
Elodie Fritsch de retour à la maison
A 41 ans, Elodie Fritsch succède à Didier Petit comme directrice-adjointe de la Chambre d’agriculture de Haute-Marne. Elle a pris ses fonctions en mars, ce qui a permis un tuilage appréciable.
Elodie Fritsch est une pure Chaumontaise qui a fait le choix de revenir à la maison après un parcours professionnel à l’international exemplaire. «J’ai passé 22 années à l’étranger de l’Afrique du Nord au Moyen-Orient», explique la jeune femme. Celle-ci travaillait comme consultante en stratégie, notamment pour les constructeurs de travaux complexes.
Alors qu’elle travaille aux Pays-Bas, Elodie Fritsch reprend ses études en agronomie. Elle possède une petite ferme urbaine en permaculture. Elle subit trois confinements pendant le Covid qui la décide à revenir en Haute-Marne. Elle prend un poste à l’Agglo de Chaumont puis le directeur de la Chambre d’agriculture la débauche. «Didier Petit a une culture qui permet de transmettre, c’est très intéressant», tient à faire remarquer Marc Poulot, le président de la Chambre d’agriculture qui voit là une passation en douceur s’effectuer.
Sur le même sujet...
Jeudi 9 avril, Initiativ’Retraite Aropa 52 (association de retraités des organismes professionnels agricoles de la Haute-Marne) a tenu son assemblée générale, au centre sportif et culturel Robert-Henry de Nogent. Régis(...)