Didier Loiseau au sujet de l’hôpital : « Ne capitulons pas ! »

L’ancien maire de Langres, médecin, membre du comité scientifique de la réorganisation des hôpitaux Centre et Sud Haute-Marne s’exprime à travers une lettre ouverte. Extraits.

Il s’était déjà vivement exprimé lors de la dernière réunion du comité scientifique de la réorganisation des hôpitaux. Didier Loiseau reprend sa plume et adresse une lettre ouverte aux Haut-Marnais. « 140 millions d’euros, des bâtiments neufs et des urgences à Chaumont et à Langres… Que demander de plus ? Pourtant, ces promesses ne tiennent pas la route. Le projet de l’ARS est un projet bâclé. Il a conduit le Conseil Départemental à faire un mauvais choix », estime Didier Loiseau.

Il revient longuement sur la question des maternités regroupées sur un seul site à Chaumont en 2016. « (…) 40 % des femmes ont dû fuir vers d’autres maternités plus proches de chez elle. Et aujourd’hui, c’est au tour des personnels de manquer à l’appel (…) À ce rythme, la maternité risque de fermer avant même l’ouverture de l’hôpital promis. C’est un désastre ! », souligne l’ancien maire de Langres.

« C’est un quart de la population que l’on éloigne de l’hôpital principal (contre moins de 10 % si le site est au centre du bassin de vie), hôpital encore plus éloigné des CHU de Dijon ou Nancy où l’on transférera les urgences les plus graves et qui apporteront leurs lots de médecins spécialistes et urgentistes (…) La décision de l’ARS est une perte de chance », dit-il avant de parler des urgences avec le projet de les maintenir à Chaumont et à Langres.

« Au-delà de l’effet d’annonce, évidemment rassurant, voilà ce qui se passera aux futures urgences de Langres : sans laboratoire pour vérifier votre groupe sanguin ou identifier le germe de votre méningite ou septicémie, sans chirurgien viscéral ou orthopédiste mais surtout sans pouvoir vous hospitaliser ensuite dans un service de médecine ou de chirurgie, il faudra vous transférer vers des hôpitaux déjà surchargés. Après l’attente des urgences, ce sera l’attente du transfert (…)»

«C’est d’un hôpital territorial moderne, c’est-à-dire performant et au centre du bassin de vie, dont nous avons besoin, couplé à des hôpitaux de proximité pour assurer suivi et prévention », estime Didier Loiseau. « Il est temps de dénoncer ce projet bâclé de l’ARS qui a trompé financeurs et décideurs et encore temps de choisir une réorganisation qui soit au service de tous les Haut-Marnais. »