Deuxième meilleure affluence pour le Festival de Montier-en-Der
EVENEMENT. Avec 45 500 visiteurs, le Festival de Montier établit la deuxième meilleure fréquentation de son histoire. Le président de l’Afpan, Régis Fournel, retient de cette édition sa réussite globale, avec à la fois de nouveaux visiteurs et des festivaliers qui restent de plus en plus longtemps.
« Un très bon millésime. » C’est en ces mots que Régis Fournel parle du Festival de photo animalière et de nature, dont la 25e édition s’est achevée dimanche soir. Le président de l’Afpan et ses équipes ont fait les comptes : ils ont été 45 500 visiteurs à venir cette année, soit la deuxième meilleure affluence de l’histoire du festival, la meilleure étant celle de l’année 2014 avec 46 100 visiteurs.
« De plus en plus nombreux à privilégier les pass »
« Pour être franc, à part l’année des Gilets jaunes, on est assez régulier et au-dessus des 44 000* ; aujourd’hui, on a atteint un seuil qu’on ne souhaite pas dépasser. » Le président laisse entendre qu’au-delà des 45 000 ou 46 000 visiteurs, le flux serait difficilement gérable et qu’il serait compliqué de loger les festivaliers. D’autant qu’ils sont de plus en plus nombreux à privilégier les pass de deux, trois ou quatre jours. « Ça augmente tous les ans, d’au moins 10 % cette année », indique Régis Fournel, qui constate que de nombreux touristes viennent bien avant et restent après le festival. « De bons résultats compte tenu de la météo. »
Mais pour maintenir cette bonne moyenne en termes de fréquentation, il faut aussi attirer de nouveaux festivaliers, ce qui était le cas cette année. « La qualité de cette édition, on va peut-être en bénéficier l’année prochaine, pour garder les nouveaux visiteurs, beaucoup nous ont dit qu’ils reviendraient, et plusieurs jours. » Novices et professionnels se retrouvent autour d’expositions ethnographiques et environnementales, au-delà de la photo de nature. « Cette année avec McCurry (Steve, parrain américain du festival, immensément connu pour sa photo de l’ « Afghane aux yeux verts », ndlr), qui a été très accessible malgré sa notoriété, on a franchi un cap au-delà de notre thème animalier. Globalement, ça a été fortement apprécié, comme l’expo d’Anne de Vandière. »
* Cette année 2018, l’affluence se situait légèrement en-dessous des 40 000 entrées. L’autre année plus compliquée de ces dix dernières années était 2015, en raison des attaques terroristes au stade de France et au Bataclan survenues une semaine avant le festival.
N. F.
La fréquentation des dix dernières années
2021 : 41 000 visiteurs
2019 : 44 106 visiteurs
2018 : 39 800 visiteurs
2017 : 44 003 visiteurs
2016 : 43 900 visiteurs
2015 : 37 100 visiteurs
2014 : 46 100 visiteurs (record)
2013 : 41 160 visiteurs
2012 : 42 195 visiteurs
2011 : 43 640 visiteurs
Ça a bien marché
– Les navettes : en plus du petit train dans Montier, l’Afpan a mis place avec ses nombreux partenaires, onze navettes gratuites, qui fonctionnaient comme des taxis privés, que les gens pouvaient appeler. « Les gens ont pris l’habitude de se garer à Giffaumont et de prendre des navettes, ça fonctionne bien. »
– Les conférences : Elles étaient réclamées il y a quatre ou cinq ans, elles n’ont pas désempli, où qu’elles se passent. « On ne pourra pas les élargir à l’infini, il ne faut pas que ce soit au détriment des expos », indique Régis Fournel, « mais les gens ont besoin d’échanger et de connaissances : cette année encore, les thèmes et les intervenants étaient particulièrement intéressants. »
– Louze. Ce nouveau site a bien fonctionné, à l’instar des sites excentrés (Droyes, Ceffonds, foyer rural…). « Les photographes apprécient les petits sites, il y a du monde sans la cohue, ils ont le temps d’échanger entre eux et avec les festivaliers, ils sympathisent, c’est une ambiance particulière. Au début, ils voulaient tous être au chapiteau, maintenant je ne vais pas dire que c’est l’inverse, mais presque ! », sourit Régis Fournel.
Ça a moins bien moins marché
– Le train. Si les navettes ont bien fonctionné, la SNCF n’a pas forcément joué le jeu. Entre retards, annulations et travaux sur la ligne, les bénévoles ont parfois dû ramener les festivaliers jusque Châlons pour qu’ils puissent rejoindre de grandes lignes.
– Les expos au port. Si les festivaliers viennent à Giffaumont pour le matériel (Ufolep), ils ne le font pas forcément pour les expos, le long du port et à la maison des pêcheurs. L’Afpan pourrait mener une réflexion à ce sujet.
Une distinction et beaucoup d’émotion pour Régis Fournel
Jean-Jacques Bayer, le maire de Montier-en-Der et Laurent Guillemot, sous-préfet de Saint-Dizier, ont orchestré samedi à Montier la cérémonie de remise de la médaille de Chevalier de l’Ordre National du Mérite au président de l’Afpan Régis Fournel, des mains de Bérangère Abba (notre édition de lundi). L’ancienne secrétaire d’Etat à la biodiversité a évoqué le parcours du président de l’Afpan, à l’origine de la création de l’association : « En 1996, passionné de photos, vous créez avec quelques amis le premier salon de la photo animalière et de nature, puis l’Afpan l’année suivante, vice-président depuis 1990 et président depuis 2015, vous développez aussi un réseau exceptionnel de partenaires et de bénévoles pour assurer la bonne mise en œuvre de ce festival ». Et de poursuivre : « Ce travail humain, la constitution de réseaux, l’implication des uns et des autres (…) dans une action militante associative et culturelle… C’est ce lien solide, cet ancrage profond dans le territoire et ses habitants qui se sont renforcés. » L’impétrant a exprimé ses remerciements, puis, s’adressant à ses proches, a déclaré : « Cette cérémonie, je la veux à mon image (sic), familiale, conviviale, amicale, pour la faire partager à mes proches. Je remercie mon épouse qui a œuvré avec dévouement dans différentes associations à mes côtés et dans notre vie professionnelle. Merci à tous les bénévoles à qui je dédie cette récompense. »
De notre correspondant Philippe Pierson