Deuxième circonscription : pour 914 voix de plus
Législatives. François Cornut-Gentille, le député sortant aux portes d’un septième mandat, a gagné 5278 voix entre les deux tours. Mais ça n’a pas suffi. Il s’incline de 914 voix.
« Beaucoup de gens, des amis même, ne sont pas allés voter ! » Fort de ce constat exprimé en début de semaine dernière, une manière aussi sans doute de se rassurer, François Cornut-Gentille s’est appliqué à remobiliser ses troupes dans l’entre-deux-tours.
Lui et son équipe ont passé un nombre incalculable de coups de fils pour tenter d’inverser la tendance. De guerre lasse. Le député sortant, aux portes d’un septième mandat, n’a pas réussi à combler son retard. Le 12 juin, il affichait 3 243 voix de retard : un gouffre… qui a fini par le happer. L’obstacle était trop haut et même si l’ancien maire de Saint-Dizier a gagné 5 278 voix entre les deux tours, la remontada qu’il espérait n’a pas eu lieu. Une défaite le laissant K.O. dimanche soir.
Car, Laurence Robert-Dehault aussi a gagné des suffrages entre le 12 et le 19 juin. Dans une moindre mesure, mais les 2949 voix de plus au deuxième tour, ont fait pencher la balance du côté de la conseillère départementale qui, il y a encore quelques semaines, n’avait pas forcément l’ambition de devenir députée.
Dans cette deuxième circonscription, l’abstention est restée équivalente entre les deux tours : 31 315 électeurs ne se sont pas déplacés le 12 juin et ils étaient exactement 31 444 à bouder les urnes ce dimanche : plus d’un électeur sur deux.
Au final, 914 voix séparent le député sortant de celle qui fera ses premiers pas au Palais Bourbon dans quelques jours.
Marine Le Pen, en visite de soutien à ses deux candidats, à Saint-Dizier le 18 mai, lançait à la foule nombreuse venue l’acclamer : « vous me ferez deux députés hein ? ». Elle avait senti qu’il y avait un coup à jouer en Haute-Marne. Coup double. Le grand chelem avec les deux circonscriptions. Le RN transforme son ancrage en élus. C’est nouveau. Et même si le mandat des députés est national, la mainmise sur notre territoire rural n’est peut-être qu’un début.
C. C.