Des tests ADN concluants pour la Fédération de pêche
La Fédération de pêche de la Haute-Marne vient de recevoir les résultats correspondant aux prélèvements dans des cours d’eau haut-marnais. Les analyses ADN mettent en évidence la présence d’espèces intéressantes.
Courant septembre, les salariés de la Fédération de pêche de la Haute-Marne, Martial Gil et Maxence Lemoine, procédaient à des prélèvements dans plusieurs cours d’eau du département. Ils testaient pour la première fois une technique consistant à analyser des échantillons d’eau collectés suivant un protocole spécifique afin d’analyser la population piscicole du site en question. Le Journal de la Haute-Marne avait pu participer aux prélèvements opérés vers Bayard-sur-Marne. « Nous avions prévu d’échantillonner cinq sites pour investiguer dans des milieux où il est difficile de prospecter avec des filets ou par le biais d’une pêche électrique », indique Martial Gil, technicien à la Fédération de pêche.
La liste des espèces
Les prélèvements d’eau – en plusieurs points et suivant une rigueur particulière – permettent d’offrir une vision plus exhaustive des populations peuplant le milieu aquatique. « Nous obtenons une liste des espèces, mais on n’a pas de données permettant de connaître la quantité, c’est un peu la limite », reprend Martial Gil.
Quatre sites ont finalement pu être étudiés suivant ce procédé. Les prospections sur le cinquième ont été reportées en raison de la sécheresse de l’an passé. Les résultats des analyses envoyées dans un laboratoire situé en Haute-Savoie ont été communiqués à la Fédération début février. « C’est très intéressant, cela a confirmé ce que l’on savait déjà et cela a complété les données recueillies grâce aux campagnes de pêche électrique. »
Des espèces discrètes
À Roches-sur-Marne, dans un bras mort de la Marne, sept espèces avaient été identifiées grâce à la pêche électrique en 2014. Six ans plus tard, les analyses mettent en évidence la présence de quatorze espèces. Le constat est le même sur les trois autres sites à Bayard, Thivet et Vesaignes. Le nombre d’espèces ayant laissé des traces d’ADN dans l’eau prélevée est quasiment doublé par rapport aux informations précédemment recueillies. « Nous avons repéré des espèces discrètes, comme la loche de rivière, la bouvière ou la lamproie de Planer. » Ces indications permettent aussi d’avoir confirmation de l’efficacité d’aménagements réalisés, à l’instar de ceux concernant le brochet par exemple et éventuellement d’en prévoir d’autres au regard des espèces détectées.
Enfin, cette technique scientifique de pointe – qui n’est pas si onéreuse – est un moyen de surveiller la progression d’espèces invasives comme le poisson-chat ou la perche soleil.
S. C. S.