Des retours à l’emploi à l’Ecole de la 2e chance
Dans une année marquée par la crise sanitaire, l’Ecole de la 2e chance a continué d’accompagner des jeunes tout en montant de nouveaux projets.
La jeunesse a fait parler d’elle en cette période de pandémie. Le décrochage scolaire a été accentué par les cours à distance et face à l’incertitude des entreprises quant à l’évolution de leurs affaires, nombre d’entre elles ont montré une réticence à embaucher. Pour contrecarrer cette conjoncture, le gouvernement a mis en place plusieurs mesures, dont une aide exceptionnelle aux employeurs recrutant en apprentissage.
Cette politique semble porter ses fruits à l’école de la 2e chance (E2C), une structure accompagnant les jeunes sans diplôme dans leurs projets d’insertion professionnelle et de formation. Sur quinze contrats décrochés, douze sont des contrats d’apprentissage. « On part du jeune et on voit vers quoi il veut s’orienter pour l’aiguiller au maximum », témoigne Sophie Grandjean, la déléguée départementale d’E2C et chargée du site de Chaumont.
Les secteurs sélectionnés par la promotion de cette année sont variés : coiffure, commerce, peinture, mécanique, boulangerie, soudure et boucherie. Par ailleurs, trois jeunes ont signé des CDD. L’un d’eux a obtenu un contrat de six mois dans la vente. Les deux autres ont décroché des contrats inférieurs à six mois, pour des postes de technicien de surface et de préparateur de commande en industrie.
Apprentissage alternatif
Afin de guider les membres de l’E2C dans leur orientation, la structure mise sur des activités pratiques et ludiques. « Le système éducatif classique ne marche pas, nous devons proposer autre chose. Nous travaillons non pas par matière, mais par projet avec une approche par compétence », explique la chargée du site de Chaumont.
L’école propose, entre autres, des activités culturelles. Des jeunes ont participé au “Festival de l’écrit” de l’association Initiales, un concours de textes courts. Six jeunes ont été retenus et recevront un prix le mardi 30 novembre. Des compétences d’expression, de synthèse et d’orthographe sont développées sans pour autant nécessiter d’être assis dans une salle de classe.
Nouveauté arrivée avec Sophie Grandjean, en poste depuis un an, l’E2C a noué un partenariat avec Active Radio. Sur le plateau, les élèves développent leur expression orale et leur capacité à se présenter. Autre activité : un atelier cuisine organisé avec les centres de formation d’apprentis (CFA). « Depuis, j’ai deux jeunes qui hésitent entre le service en salle et la cuisine », confie Sophie Grandjean.
Des visites d’entreprises, de chantiers ou d’exploitations agricoles sont aussi organisées. Un projet de magasin pédagogique est également en cours. Elle permettra de former les jeunes à la vente, mais aussi de les entraîner au calcul mental grâce à de la tenue de caisse sans calculette. Par ailleurs, l’E2C compte s’investir sur l’aspect santé et bien-être des jeunes.
Places à prendre
Parmi les personnes suivies par l’E2C l’année passée, 69 % n’ont pas de diplôme de niveau 3 validé (CAP, BEP), 47 % sont mineurs, 33 % sont issus de quartiers prioritaires de la ville et 14 % de la ruralité. « Nous n’accueillons pas beaucoup de ruraux, je pense qu’il y a un problème de mobilité », estime Sophie Grandjean.
Fin septembre, 43 jeunes ont bénéficié d’un suivi sur l’année 2021. Un chiffre en deçà de la capacité d’accueil de l’école qui s’élève à 56. Pour ceux qui le souhaitent, il reste donc des places à prendre.
Julia Guinamard – j.guinamard@jhm.fr