Des rencontres inspirantes
A partir de mardi 17 mai, la danseuse et chorégraphe Camille Mutel, venue de Moselle, était en résidence aux Ateliers du milieu, basés à la Forge de Colmier-le-Bas et portés par la compagnie Les Décisifs. Camille travaille actuellement à la collecte d’informations sur le geste de “tuer pour se nourrir”, afin de créer un spectacle pour 2023.
Après une formation en danse classique et une carrière centrée sur la danse butô, originaire du Japon, Camille a étudié, en 2019, la gestuelle de la cérémonie du thé de ce pays, ainsi que l’intégration des gestes agraires et des rituels dans cette gestuelle. Cette étude a provoqué un déclic chez la jeune femme, qui a alors décidé d’intégrer les gestes et savoir-faire ancestraux dans ces chorégraphies. Après un premier spectacle pour la France dans lequel elle a adapté la cérémonie du thé dans une nature morte chorégraphiée, Camille vise cette fois à créer le second opus d’une quadrilogie intitulée “La place de l’autre”, avec comme fil conducteur, le partage de nourriture.
Après avoir commencé ses recherches dans les Vosges, Camille a posé la semaine dernière ses valises à Colmier-le-Bas. Elle souhaite poursuivre ses recherches sur ce patrimoine immatériel que sont les gestes de tuer. Sans point de vue moral, la chorégraphe s’intéresse à la paysannerie, dans la tradition de tuer poules, lapins, canards… mais aussi à la pêche, la chasse. Elle souhaite obtenir une vision globale du lien entre l’animal et l’homme et des gestes qui y sont associés.
Camille a donc commencé par rencontrer une cueilleuse de plantes, grâce à laquelle elle a pu appréhender le geste de prélèvement du vivant. Sa deuxième rencontre était un éleveur de brebis. D’autres visites tout aussi enrichissantes ont eu lieu au cours de la semaine.