Des raisons d’espérer – L’édito de Patrice Chabanet
L’une des premières leçons des incendies qui dévastent certaines de nos forêts est celle de la solidarité. Loin des débats politiques pollués par des calculs à court terme et l’obsession d’être contre ses adversaires, du fond du pays monte l’exigence de plus de solidarité pour mater l’épreuve. Nombreux sont nos compatriotes qui, spontanément, ont offert le gîte et le couvert à ceux qui ont dû quitter leurs habitations, comme ils l’auraient fait pour des réfugiés de guerre. Un comportement rodé avec l’arrivée des Ukrainiens.
Solidarité aussi avec les soldats du feu – les bien nommés – qui ont empêché que le cataclysme ne se transforme en tragédie humaine. Les images spectaculaires que nous sert la télévision peuvent nous faire croire que l’absence de pertes humaines allait de soi. Or elle n’allait pas de soi. Sans le professionnalisme et l’abnégation des pompiers on parlerait aujourd’hui de bilans humains.
L’autre leçon de cet été en surchauffe est qu’il ne faut pas attendre la catastrophe pour parer à l’inévitable. Emmanuel Macron l’a concédé et propose là encore un plan de rénovation : davantage d’avions et ce que l’on pourrait appeler la régénération de nos forêts, avec des essences plus résistantes aux canicules.
Mais que de temps perdu depuis les mises en garde des experts facilement accusés de catastrophisme ! Sans parler des alliances objectives entre des propriétaires qui refusent toute atteinte à leur droit de propriété et des écolos hostiles à l’intervention de l’Homme dans les lois de la Nature. Résultat des courses : il faudra attendre 30 ou 40 ans pour voir se reconstituer les forêts réduites en cendres.