Des questions – L’édito de Christophe Bonnefoy
Quelles que soient les raisons du drame qui s’est noué dans le Tarn-et-Garonne, on ne peut s’empêcher de s’interroger. Les réponses mettront sans doute beaucoup de temps à arriver. Le temps des expertises, des contre-expertises… Le temps judiciaire, en fait. Les questions, elles, n’ont pas tardé à être posées.
Evidemment, aussitôt l’accident connu, hier matin, tous les esprits se sont tournés vers Gênes, en Italie, son viaduc tombé comme un château de cartes et ses 43 morts. A Mirepoix-sur-Tarn, aux premières heures de l’enquête, les services qu’on dit compétents se sont empressés d’écarter la possibilité d’une fragilité de la structure. Avec précision, dates à l’appui, les autorités ont au contraire mis en avant des contrôles réguliers et effectués dans les règles, sans que n’aient jamais été décelées la moindre fissure, la moindre anomalie rédhibitoire. C’est même a priori le poids lourd qui serait en cause. On a ainsi très rapidement évoqué un ensemble de plus de 40 tonnes, alors que le pont suspendu qui s’est écroulé ne pmouvait en supporter que 19.
Mais quoi qu’il en soit, l’effondrement de l’ouvrage a remis sur la table des problématiques souvent évoquées. Particulièrement sur l’entretien des ponts, justement. Et les moyens qui vont avec. En substance : qui doit les entretenir ? L’Etat ne remplirait ainsi plus son rôle, laissant aux collectivités locales une tâche qu’elles ne peuvent plus assumer, priorités financières obligent.
En attendant hier soir, deux morts étaient à déplorer, dont une adolescente de 15 ans.