Des oiseaux en papier aussi vrais que nature à Montier
Donner vie à des oiseaux et des animaux en pliant du papier. C’est tout l’art, totalement bluffant, de Jonathan Rebouillat. Le Pyrénéen, naturaliste et origamiste, expose ses œuvres au chapiteau jouxtant le Cosec de Montier, à l’occasion du Festival. Chaque jour, il propose également des ateliers aux enfants et aux adultes, sur réservation.
C’est l’histoire d’une rencontre qui a sans doute changé sa vie. Voici huit ans, Jonathan Rebouillat entreprend un voyage pour aller vivre en Amazonie. Un voyage sans pétrole, au voilier ou à vélo, qui le conduit à faire escale en Martinique. « Ce jour-là, une dame m’a plié un origami. C’était juste incroyable. Je suis tombé amoureux de cet art, qui ne m’a plus quitté. J’ai enseigné l’origami en Colombie. J’ai aussi rencontré un Vietnamien qui a fait évoluer ma technique et mon matériel ».
Aujourd’hui, c’est avec du papier aquarelle mouillé qu’il crée ses œuvres. « Quand il sèche, il fixe les plis et les courbes. C’est parfaitement adapté pour ce que je fais », explique-t-il. Sur son stand, renards, grues et flamands roses en papier, incroyables de réalisme, paradent autour du nid d’un gypaète barbu auquel il tient beaucoup. « C’est une espèce protégée, très menacée. Il ne reste qu’une quarantaine de couples dans les Pyrénées et une réintroduction est en cours dans les Alpes », s’attriste-t-il. Chaque jour, il modifie son gypaète, en train de se lisser les plumes ce vendredi. Dimanche, il prendra son envol.
« Faire de l’origami, c’est rendre hommage à la nature »
C’est dans la nature que Jonathan Rebouillat puise toute son inspiration, en observant pendant des heures et des heures ses modèles. Patiemment, il décortique les mouvements, étudie les couleurs, les courbes. La photo et la vidéo ne sont qu’un outil d’appoint. C’est dans sa tête et entre ses doigts que Jonathan Rebouillat imagine ses petits êtres naissants.
« Faire de l’origami, pour moi, c’est rendre hommage à la nature. Symboliquement, je trouve ça beau de faire naître un être à partir d’un bout de papier », confie-t-il. Un bout de papier, et même une seule feuille, pour être précis. Toute la prouesse étant de ne procéder à aucun découpage, aucun collage et aucune coloration. « On a deux faces, une colorée et une blanche. A nous de faire apparaître les bonnes faces au bon endroit, simplement avec du pliage ». Les pièces auxquelles il donne vie, après des heures de pliage, sont uniques. Naturellement.
Delphine Catalifaud