Des minables – L’édito de Patrice Chabanet
Le tabassage de policiers à terre est forcément révoltant. Diffuser fièrement sur les réseaux dits sociaux l’image de l’agression est nauséeux. Aucune explication pseudo-sociologique ne saurait justifier pareil déchaînement de violences. Pour une fois, on n’a pas entendu les bisounours de service. Les auteurs de ces actes sont des minables dont l’héroïsme est de jouer la loi du surnombre. Par son impact, l’affaire de Champigny fait prendre conscience – une nouvelle fois – à nos concitoyens que les zones de non-droit infectent des pans entiers de notre territoire. Cela fait des décennies que les pompiers, les Samu, venus porter secours sont caillassés et que les forces de l’ordre sont considérées comme persona non grata dans les quartiers qualifiés pudiquement de sensibles. Disons-le tout net : la République a failli. Maintenant, il est grand temps de faire le ménage, sauf à vouloir laisser l’extrême droite ramasser les dividendes d’une exaspération croissante dans la population, y compris celle qui vit en territoire occupé par les caïds de tout poil et les intégristes religieux. Dans un premier temps, c’est-à-dire dans l’urgence, la réponse passe par une répression sans concession des agresseurs, des diffuseurs d’images et, dans le cas des mineurs, des parents. Dans ce combat contre cette nouvelle barbarie, il ne peut y avoir que les défenseurs d’une République décidée à récupérer tous ses territoires.
A plus long terme, c’est toute une réflexion sur l’usage des nouvelles technologies qui doit être menée. La liberté sans responsabilité est un poison. Comment comprendre autrement ce plaisir morbide à filmer une agression, quitte parfois à la provoquer pour faire rigoler les copains ? Il revient basiquement à l’Education de rappeler les valeurs d’autorité et de respect d’autrui. Une mission de longue haleine. Les dizaines d’énergumènes qui ont attaqué les deux policiers de Champigny se sont déjà exclus de la société. Leur mental les rend non-réceptifs à la simple raison.