Des logements flottants au port d’Ancerville, rêve ou réalité ?
Un projet de maisons bateaux a été proposé au maire d’Ancerville, il y a quelques mois. Des logements flottants louées à l’année ou à la nuit, par la collectivité ou des privés, seraient installées à l’ancien port. Une initiative de Sébastien Martin, gérant de Marne plaisance à Chamouilley.
Le projet donne envie, c’est sûr. Aménager l’ancien port d’Ancerville, qui ressemble désormais à une grande pâture, en une jolie escale nautique avec des maisons flottantes et des espaces paysagers ferait l’effet d’une belle carte postale. Il suffit de voir la charmante halte nautique de Chamouilley à quelques kilomètres de là pour en être convaincu. Les campings-caristes qui y stationnent et les plaisanciers qui empruntent le canal entre Champagne et Bourgogne l’apprécient beaucoup.
Des logements flottants avec tout le confort
Pour l’instant, le projet en est seulement aux prémices. Sébastien Martin, vendeur de bateau et organisateur de balades sur le canal, a discuté du sujet avec le maire d’Ancerville, Jean-Louis Canova, il y a quelques mois. Sur le papier, des houseboats de 45 m2 – maisons bateaux en français – seraient installées à l’ancien port, situé en face de la boîte de nuit le Blackbird, rue de Chamouilley.
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Bien que dotées d’un moteur, les maisons n’auraient pas vocation à voguer sur le canal.« Le but, c’est de créer un habitat flottant pérenne, avec à disposition tous les réseaux : électrique, eaux usées, eau potable. L’innovation de ce projet, c’est qu’on crée un site capable d’accueillir ce type de logement, en pensant en amont les installations ». En effet, impossible à la halte nautique de Chamouilley, par exemple, de posséder pareil équipement. « Il faut avoir les raccordements », rappelle le gérant.
Développer l’activité économique
Ces nouvelles habitations afficheraient un confort moderne, avec chauffage intégré, une terrasse, une cuisine équipée, une ou deux chambres. Pour autant, cet habitat atypique s’avère plutôt destiné à la location, effectuée par une collectivité ou des propriétaires privés. « J’aime ce département. Mon but, c’est de faire vivre le canal, j’ai envie de le développer. On s’est aperçu que, cette année, la navigation peut être arrêtée en cas de sécheresse. Ce projet permettrait de maintenir une activité économique », assure Sébastien Martin.
Le maire d’Ancerville n’est pas opposé à l’idée, si le gérant de Marne plaisance lui présente un projet bien ficelé. « On en a juste parlé quinze minutes. Il faudrait déjà voir si le terrain est constructible pour amener l’assainissement, l’eau. A cet endroit, ce serait parfait, il a raison, ça ferait un beau parc. Mais il doit avancer dans son projet, présenter des plans. Il n’a même pas pris rendez-vous avec la mairie », tempère Jean-Louis Canova.
L’élu redoute aussi une note trop salée : « Je ne suis pas sûr que le conseil municipal ou l’Agglomération suivra, on a autre chose à financer. Il faut déjà qu’il ait les autorisations de poser ses maisons. S’il les obtient, on aura des subventions mais est-ce qu’on aura les moyens de tout mettre en place ? On a échangé vraiment peu de temps là-dessus ».
En fait, difficile pour Jean-Louis Canova de se positionner, face à une feuille de route presque blanche. « De toute façon, avec les autorisations et la construction des infrastructures, ce sera long. C’est une grande aventure ». A Sébastien Martin de se montrer plus concret pour faire rêver au bord du canal.
Marie-Hélène Degaugue
Soumis à l’accord de VNF
Pour que le projet voie le jour, il faudra l’accord de Voies navigables de France (VNF), qui gère le canal. Selon le maire d’Ancerville, « les bords du canal appartiennent à VNF, mais au-delà, c’est à nous ». L’entité a été sollicitée mais n’a pu nous répondre à temps. L’un des responsables a toutefois assuré que « nous sommes favorables à un développement de cette nature, mais selon les principes de la mise en concurrence, car le domaine fluvial est public ».