Des lendemains qui ne chantent pas toujours pour le Chaumont VB 52
Durant toute la saison, les équipes de Ligue A se battent pour obtenir l’un des cinq précieux sésames pour la coupe d’Europe lors de l’exercice suivant. Le Chaumont VB 52 Haute-Marne y est, lui, très attaché, même si la compétition continentale peut se montrer très énergivore.
Lors de ses trois dernières participations en coupe d’Europe, le Chaumont VB 52 Haute-Marne s’est incliné dès son entrée en lice. Ils ont été battus valeureusement au “golden set” face aux Russes de Novosibirsk en 2019/2020, de façon plus humiliante devant les Roumains de Galati en 2021/2022, et face à plus fort contre les Polonais de Belchatow en novembre dernier. Les Cévébistes subissent-ils les conséquences de ces échecs dès leur retour aux questions domestiques en championnat ou en coupe de France ?
L’interrogation est légitime après la neuvième journée de Ligue A du week-end dernier, qui a vu quasiment tous les clubs français engagés en coupe d’Europe, en milieu de semaine précédente, connaître un revers quelques jours plus tard. Ainsi, Tours et Montpellier, battus en Ligue des champions, ont connu la même mésaventure face à Poitiers et Tourcoing. Chaumont et Sète, dominés en coupe CEV, ont fait “coup double” à Toulouse et face au Plessis-Robinson. Seul Narbonne, qui a d’ailleurs remporté son duel continental, a réussi à s’imposer en championnat à Paris. Serait-ce aussi une question de dynamique ?
Sur les huit campagnes européennes du CVB 52, aucune vérité ne se dégage pourtant véritablement sur les lendemains de coupe d’Europe, qu’elles aient été inoubliables pour les supporters ou au contraire très courtes.
Une victoire sur deux
Depuis 2013/2014, les Chaumontais occupent donc la scène continentale, parfois avec panache, comme lors de ses deux participations en Ligue des champions (2017/2018 et 2018/2019) ou lors de son formidable parcours jusqu’en finale de Challenge cup face aux Russes de Novyi Urengoy (2016/2017). Aujourd’hui, le club haut-marnais compte 46 matches européens au compteur (25 victoires pour 21 défaites). Mais comment les Cévébistes ont-ils digéré ces combats internationaux dès leur retour aux compétitions nationales ?
La réponse est on ne peut plus mitigée, puisque le CVB 52 a enchaîné ses 46 duels européens par 23 victoires et… 19 défaites. En effet, par deux fois, les Chaumontais ont disputé leurs confrontations “aller/retour” dans la foulée, ont eu leur match domestique suivant reporté, ou étaient exempts en championnat la journée suivant leur match de coupe d’Europe, expliquant le total de 42 rencontres prises en compte dans cette statistique, et non 46. En revanche, il paraît incontestable que les effets psychologiques du résultat européen (positif ou négatif) influe ensuite sur la reprise des compétitions nationales. Ainsi, sur les 19 défaites prises en compte après un match européen, onze ont été concédées à la suite d’un revers continental.
Une dynamique qui se répercute
Plus précisément encore, au terme de ses huit campagnes européennes, le CVB 52 a enchaîné par quatre revers. Notamment lors de ses trois dernières terminées dès le premier tour. Signe que ces défaites peuvent aussi venir de la déception engendrée par des éliminations prématurées et décevantes, elles ne se retrouvent pas après les trois “grandes” saisons européennes chaumontaises (la finale de la Challenge cup 2017 et les deux Ligue des champions suivantes) qui n’ont, elles, au contraire, engendré que fierté et admiration.
Enfin, il ne faut pas oublier les effets de la fatigue accumulée par les duels à répétition qui, forcément, finit par se payer. Huit des revers concédés l’ont été après des déplacements, à l’image de la folle saison 2018/2019 à 49 matches officiels toutes compétitions confondues pour le CVB 52. Ce dernier avait notamment dû passer par trois tours préliminaires de la Ligue des champions, avant de rejoindre la phase de poules. En jouant tous les trois jours durant deux mois (octobre et novembre), avec des voyages en Norvège, Espagne, Serbie puis Russie, les Chaumontais y avaient forcément laissé beaucoup de forces.
Mais énergivore ou pas, la coupe d’Europe reste une compétition particulièrement prisée : sûr que le CVB 52 a hâte d’y revenir, le plus tôt possible…
Laurent Génin