Des Jeunes sapeurs-pompiers loin d’être des profils formatés
Samedi matin, centre de secours de Langres. Le sergent-chef Olivier Ruelle apprend à ses Jeunes sapeurs-pompiers (JSP) comment extraire d’un contrebas la victime d’une chute. Voilà les jeunes gens à devoir remonter un mannequin d’une vingtaine de kilos, inertes.
Au centre de secours de Langres, former des Jeunes sapeurs-pompiers (JSP) est une tradition ancienne, c’est par ici que le dispositif des sections d’aspirants à l’apprentissage du métier de sapeur-pompier a commencé en Haute-Marne.
Samedi matin, des jeunes gens sont en cours théorique, quand d’autres s’essaient au sauvetage d’une personne qui a chuté dans un lieu difficile d’accès.
Respectivement JSP 1, JSP 2, JSP 3, JSP 4, Nora, Jules, Albin et Ali disent pourquoi ils ont choisi de s’engager dans ce parcours de formation. Tous différents, ils ont en commun d’être mordus de secours aux gens en détresse.
Nora (JSP 1) : soif de culture générale
« C’est en voyant mon frère JSP que je le suis devenue ». À 13 ans, Nora veut devenir avocate. Or, ans l’enseignement dispensé au centre de secours, elle a vu l’opportunité d’engranger « de la culture générale » et il se trouve qu’ « il en faut beaucoup » pour réussir le concours de l’École nationale de la magistrature. Elle apprécie le sport aussi, et tous les samedis, une séance est prévue à la caserne.
Jules (JSP 2) : coup de foudre… ancien
« Depuis l’âge de 3 ans, je veux devenir sapeur-pompier ». Jules a 13 ans, et il se rendait parfois au centre de secours de Langres avant, accompagné de ses parents. C’est en qualité de professionnel qu’il veut devenir sapeur-pompier. « Pour aider les gens, dans un esprit d’équipe ». Ou bien Jules tentera d’intégrer les rangs de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, ou bien il optera pour le bataillon des sapeurs-pompiers marins à Marseille. « Ça peut être une expérience… ».
Comme Albin, l’ado soigne sa condition physique. Avec, comme lui, des résultats attestant de ses progrès : au cross départemental le 18 novembre à Eclaron, il a été 3e de sa catégorie ; le 17 février, au cross régional en Meurthe-et-Moselle, il est monté sur la 3e marche du podium.
Albin (JSP 3) : mode vibration
« Quand je voyais les sapeurs-pompiers passer, quand j’entendais la sirène, je me précipitais à la fenêtre ». À 14 ans, Albin reste fondu du métier de sapeur-pompier, et il veut lui-même, professionnellement, intégrer leurs rangs. Précisément, il vise la brigade des sapeurs-pompiers de Paris. Parce qu’il « aime Paris » et qu’il pressent que « l’adrénaline, l’action » seront au rendez-vous. Il fait le pari qu’ « on ne s’ennuie jamais » dans cette brigade. L’année prochaine, il espère de tout cœur être admis en bac pro sécurité à Wassy – où il existe une filière sapeur-pompier.
La perspective de faire le métier dont il rêve est un moteur au quotidien. Albin travaille déjà beaucoup sa condition physique. Il obtient maintenant des résultats. Le 18 novembre dernier, il a terminé 1er de sa catégorie au cross départemental, à Éclaron ; puis, au cross régional qui avait lieu en Meurthe-et-Moselle samedi 17 février, il s’est classé 1er de la Haute-Marne dans sa catégorie.
Ali, JSP 4 : horizon dégagé
« J’avais des camarades au au collège qui étaient JSP, ça m’a motivé pour les imiter ». Ce jeune Langrois de 17 ans, qui passera son brevet le 26 mai prochain, vit en semaine à Dijon pour poursuivre ses études. Le week-end, il regagne le centre de secours de la cité lingonne pour boucler sa formation. Le bataillon des sapeurs-pompiers marins de Marseille le tente fort…
A-côtés qui comptent
Comme Jules, Albin goûte le bénéfice de la convention passée avec Aqualangres, qui permet aux JSP de bénéficier d’une séance de natation d’une heure trente par mois.
Encore comme Jules, la sortie à Paris pour le ravivage de la flamme, la visite du Sénat puis du musée de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris a enthousiasmé Albin ; et tous attendent de repartir dans la capitale cette année – avec le ravivage de la flamme, ce sera visite de l’Assemblée nationale cette fois.
La réception des correspondants allemands d’Elwangen cet été est également marqué aux agendas de tous.
Si elle devenait SPV, le type d’intervention qui conviendrait le mieux à Nora est l’accident de la circulation. Tandis que ses trois homologues préfèrent unanimement l’incendie.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr