Des jardins remarquables à Joinville !
Détenteurs du label “Jardin remarquable”, les magnifiques jardins qui entourent le château forment une unité avec lui. L’harmonie de l’architecture végétale et celle de l’architecture de pierre sont indissociables l’une de l’autre.
Lorsque le département de la Haute-Marne a racheté le château du Grand-Jardin en 1978 pour entreprendre sa restauration, il a choisi de privilégier le jardin. Faute de documentation d’époque, une reconstitution à l’identique s’avérait impossible.
Pour demeurer fidèle à l’esprit de la Renaissance, le projet s’est alors inspiré des dessins de Boyceau de Barauderie, du recueil de gravures d’Androuet du Cerceau et des écrits d’Olivier de Serre.
Les architectes urbanistes ont aussi tenu compte des phrases de R. Belleau dont celle-ci « les parterres d’ornements bordent douve et canal, cédant la place, à l’ouest, aux carreaux bouquetier, médicinal et aromatique tandis que les fruitiers se déclinent en alignements, espaliers ou sujets en caisse ».
Aujourd’hui, cet environnement qui regroupe les parterres à compartiments encadrant le château au-delà des douves, le labyrinthe, le carré médicinal et aromatique, le carré bouquetier, le verger où sont rassemblées plus de 70 variétés d’arbres fruitiers, la tonnelle, est couramment qualifié de “jardin à la française”.
D’autres lui préfèrent le terme “Renaissance” avec cet argument, « il s’agit d’un jardin composé de parterres soigneusement fleuris, de carrés aromatiques et de fruitiers rares ». Ce qui est évidemment le cas.
Un peu d’histoire est nécessaire pour démontrer que les deux avis sont justifiés. Si les jardins dits à la “française” ont pris toute leur ampleur au XVIIe siècle avec le maître de l’art des jardins André Le Nôtre et la conception des jardins de Vaux-le-Vicomte puis de Versailles, leur origine est italienne. Invités à la cour de François Ier puis à celle d’Henri II, les artistes italiens ont apporté un raffinement dans tous les domaines des arts.
De leurs nombreux voyages effectués en Italie, les nobles de l’époque en sont revenus avec l’envie de créer autour de leurs châteaux des jardins d’ornement aussi sophistiqués que ceux de la Villa d’Este ou de la Villa Médicis. Dont Claude de Lorraine, premier duc de Guise et compagnon d’armes de François Ier, qui avait fait construire ce château pour se faire pardonner ses infidélités par son épouse.