Des fouilles qui « bouleversent » la connaissance de Joinville
PATRIMOINE. La découverte de 30 tombes et de vestiges faite au premier trimestre 2022 semble démontrer que l’existence de Joinville remonte à une époque bien plus ancienne que le XIe siècle.
« L’hypothèse d’une existence dès le IXe siècle se pose grâce à plusieurs découvertes… » Voilà ce qu’écrivait en octobre 2022 l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) en annonçant la tenue d’une conférence à Joinville (jhm-quotidien du 16 novembre 2022).
Dans le cadre de diagnostics réalisés en amont de deux chantiers portés dans la cité, à savoir la création de jardins partagés au pied du « château d’en haut » et la restauration de l’église Notre-Dame, l’institut a en effet mis au jour des « structures archéologiques » d’un haut intérêt scientifique, en février et mars 2022.
Alors que la ville célèbre son millénaire, la présence d’une nécropole semble présumer d’une existence de la cité un peu plus ancienne. « Plus d’une vingtaine de tombes datant des IXe-Xe siècles ainsi que des vestiges ont été découverts sur la côte de l’ancien château, c’est une surprise », commente le maire, Bertrand Ollivier, qui devait évoquer cet évènement lors de la cérémonie des voeux ce 27 janvier.
Nécropole et murs
Selon le rapport du directeur de fouilles, Arthur Guidlais-Starck, ce sont précisément 30 « structures à caractère funéraire », tombes et amas d’ossements, dont au moins dix concernent des adultes et six des jeunes, qui ont été mis au jour, à mi-pente. De même, les tranchées ont permis de découvrir plusieurs murs et maçonneries sous le rempart du château d’en haut.
Pour l’élu, avec ces récentes découvertes, c’est « l’histoire de la ville qui est bouleversée ». Jusqu’à présent en effet, c’est à la période 1020-1027 que l’existence du premier château de Joinville – celui qui dominait la cité, non pas celui du Grand-Jardin bien plus récent – était attestée. Ici, l’Inrap estime la datation de certains vestiges « entre le dernier quart du VIIIe siècle et le tout début du XIe, avec une forte probabilité pour le Xe ». Et l’archéologue de remarquer : « L’existence d’une ville en 879 où Louis de Germanie et Louis Le Bègue auraient fait la paix trouve ici un argument en sa faveur. »
Avec Saint-Dizier dont le site des Crassées a déjà acquis une renommée internationale, Joinville pourrait bien être un nouveau champ d’investigations pour l’Inrap. En attendant, les archéologues se pencheront sur un autre chantier de la cité, « au premier semestre 2023 », précise Bertrand Ollivier. Ce sera autour de l’église Notre-Dame où, ici encore, des restes humains ont été découverts en 2022.
L. F.