Des Forges du Champ-de-Mars aux Forges haut-marnaises (1/2)
Grâce aux archives et à l’entrevue avec Marc Roussel, le chef d’entreprise actuel, Philippe Savouret a remonté le temps d’une entreprise déjà centenaire, les Forges, même si la plupart croient qu’il n’y a plus qu’un grand hangar mystérieux rue Félix-Grélot avec pour seule indication son logo à l’entrée.
1924, le grand-père de Marc Roussel crée un atelier au 30, rue Carnot. Il fallait entrer par la maison pour descendre plus bas à l’arrière au fond du jardin donnant rue Gambetta, ce qu’on appelle les “vieilles boutiques” typiquement nogentaises. Il y avait tout le matériel, c’était du sport pour installer les machines. L’entreprise comptait 25 ouvriers qui fabriquaient beaucoup d’instruments de manucure, de couture et des ciseaux. Ils ont travaillé pour de grandes maisons comme “Le Tanneur”, maître maroquinier depuis 1898.
En 1950, Serge, le père de Marc, s’installe au 10, rue Félix-Grélot. Il construit un nouveau bâtiment au fond de la propriété en 1967. Une cinquantaine d’ouvriers y travailleront avec les mêmes productions. Un changement intervient en 1969.
Les Forges du Champ-de-Mars
A côté, au 8, rue Grélot, existait depuis 1924 une forge nommée “Les forges du Champ-de-Mars” parce qu’elle était située à proximité du Champ-de-Mars, espace réservé dans les villes aux manœuvres militaires (Mars étant le Dieu de la guerre). Cet espace était situé entre l’avenue du 8-Mai aujourd’hui et la rue du Champ-de-Mars qui rappelle cet endroit. Il englobait tout l’espace des deux Ehpad actuels.
Ces forges travaillaient beaucoup pour la Société nogentaise d’instruments de chirurgie (SNIC) située au 1, de la rue Leclerc. En 1969, l’entreprise veut se séparer de la forge et vendre tout le terrain y compris le bois derrière. L’entreprise Cornu reprend la Snic et Serge Roussel rachète les Forges du Champ-de-Mars. Il renomme l’ensemble Forges du Champ-de-Mars-Roussel.
A cette époque, il y avait 60 ouvriers qui continuaient les productions auxquelles s’ajoutaient les produits de la forge en acier, bronze, laiton et alliages légers. Le matériel était composé de six marteaux pilons de 300 à 1 200 kg, d’une presse à genouillère de 360 t, d’une presse à friction de 600 t et de 20 presses à découper de 6 à 200 t. Son fonctionnement était réparti entre un atelier de mécanique, un d’usinage, un de traitements, un de polissage et un de chromage.
Les clients étaient très divers : coutellerie, chirurgie, automobile, aviation, chemin de fer, armée (alternateurs de Panhard, petites lames de sécurité pour vendangettes, billettes de direction pour Peugeot (50 000 par an) en particulier pour l’Afrique.
Durant cette belle période, on a retrouvé des photos où l’entreprise fêtait la Saint Eloi. (A suivre)