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Des entreprises forestières prises à la gorge

La situation économique des entreprises forestières de Haute-Marne n’est pas brillante. Le marché du bois est très fluctuant et les patrons s’en arrangent. Mais ils doivent faire face, en plus, au non-versement de subventions qui plombe leur trésorerie. Elles sont extrêmement fragilisées.

Aujourd’hui, plusieurs entreprises d’exploitation de travaux forestiers dont la mission est le bûcheronnage et le débardage sont dans l’impasse. Il leur a été proposé des subventions pour l’achat de matériels comme des abatteuses ou des porteurs forestiers et, une fois l’investissement, réalisé, ils ne voient rien venir. Sur un outil de 320 000 €, la subvention issue de l’Europe et la Région et gérée par cette même Région pouvait atteindre 40 % à la condition d’être une entreprise viable et faire partie d’un label “qualité”.
L’un de ses entrepreneurs forestiers, à proximité de Chaumont, raconte qu’il a effectué une demande de subvention le 29 juin 2015. Elle a été acceptée en 2016 et, après l’achat d’un porteur, il a envoyé à la Région la facture acquittée non sans avoir contracté un emprunt en attendant le versement de l’aide. Il explique : « normalement, ce versement arrive trois semaines après ». Or, il n’est jamais arrivé soit 40 000 €. Dans son malheur, il a une certaine chance puisqu’il reçoit néanmoins moitié de la somme prévue. Certains de ses collègues n’ont pas cette chance avec des sommes allant de 80 000 à 100 000 € non versées.

Le plus drôle, dans cette histoire, est la raison donnée par l’administration régionale pour expliquer ce retard : « nous avons un problème de logiciel ». Le commentaire des exploitants forestiers tombe aussitôt : « cette situation date depuis bientôt 2 ans. La Région pourrait trouver une autre excuse. Elle est, pour le moins, légère ».
Justement, d’autres raisons sont invoquées sans jamais être formulées : l’afflux de demande a surpris l’administration qui n’avait pas suffisamment approvisionné l’enveloppe financière et le passage à la grande région a été fatal pour ces aides. En clair, la région Grand Est ne veut pas assumer ce qu’avait mis en place la Champagne-Ardenne.

Dans tous les cas, les entrepreneurs s’offusquent de voir que les collectivités ne respectent pas les contrats signés « d’autant plus que, dans le même temps, elles nous donnent des leçons de moral. Si nous faisions la même chose avec nos impôts, nous nous ferions laminer, avec des majorations de 10 % ». Le comble est que ces mêmes administrations relancent les entreprises afin qu’elles investissent à nouveau. Ces dernières sont toutes d’accord : « ce système peut foutre en l’air une entreprise et certaines sont prêtes à fermer ». Les professionnels parlent de dégoût face au système. Ils ne supportent pas d’être empêchés de travailler alors qu’ils se battent tous les jours pour leur survie.
Face aux besoins de trésorerie pour payer les salaires, les entreprises forestières se sentent fragilisées. Certaines craignent de devoir cesser leur activité et, en particulier, celles qui viennent de démarrer et qui n’ont pas de matelas financier. Cette situation est d’autant plus grave que la conjoncture forestière « n’est pas brillante ». Les usines ont des stocks importants et ont peu besoin de bois.
Pour une entreprise de 20 salariés, il faut sortir 30 000 à 40 000 € par mois et au moindre coup dur et en cas de persistance de ce marché atone, il est impossible de continuer. Avant, ce genre d’entreprise va bloquer les investissements, envisager des licenciements et réduire son activité.

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