Des décès à la hausse en Haute-Marne comme partout en France
Depuis la rentrée de septembre, le nombre de décès est à la hausse partout en France. En Haute-Marne, le mois de novembre a connu une surmortalité plus marquée.
Les lecteurs du Journal de la Haute-Marne l’ont sans doute remarqué : depuis septembre, les pages avis de décès sont nettement plus fournies que d’habitude. Parfois même, on trouve deux pages contre une dans une période plus classique. S’il est assez courant d’avoir plus de décès à l’automne et au retour du froid, cela semble vraiment plus marqué cette année. À titre indicatif, le nombre d’avis de décès a fait un bond significatif dans les pages du quotidien haut-marnais au mois de novembre.
Les données nationales de l’INSEE, l’institut en charge des statistiques, mettent en évidence une hausse de l’ordre de 16 % entre début septembre et fin novembre 2020 (par rapport à 2019). Si l’on compare ces chiffres par rapport à 2018, la hausse est encore plus marquée, avec + 18 % à l’échelle nationale. Le pic a été enregistré entre mi-octobre et début novembre, avec une diminution par la suite. En Haute-Marne, novembre a été plus impacté : il aura fallu attendre début décembre pour voir la courbe s’infléchir.
Effet Covid
Toujours en se basant sur les données de l’INSEE diffusées le 11 décembre, c’est clairement en mars et avril 2020 que la surmortalité a connu son bond le plus important en France, avec + 26 % par rapport à l’année d’avant. Indéniablement, l’effet Covid s’est fait sentir.
En Haute-Marne, le mois de novembre a été pour le moins tendu avec des décès nombreux. Il faudra toutefois des données consolidées avec un peu plus de recul pour permettre une analyse fine à l’échelle du département d’après les retours du représentant de l’Agence régionale de santé (ARS), Damien Réal.
Activité soutenue pour les pompes funèbres
Pour les entreprises de pompes funèbres, l’activité a été soutenue. Le centre et le sud du département ont semble-t-il été plus touchés par les décès accrus depuis septembre. « Nous sommes dans une période où il y a plus de décès. Mais c’est chaque année plus intense. Les délais sont un peu plus longs du fait de cette augmentation d’activité. Pour les crémations, nous sommes tributaires des entreprises qui les réalisent. Mais nous sommes généralement dans le délai légal des six jours après le décès », observe Rachel, salariée des pompes funèbres Martin, à Langres. Quant aux obsèques plus classiques, avec inhumation dans les cimetières, « nous sommes aux alentours des cinq jours après le décès », reprend la représentante de l’entreprise langroise. « C’est sans doute plus dur pour les familles, car cela peut être épuisant d’attendre entre la disparition et les obsèques. »
Représentant de la société Ceotto, basée dans le nord du département, Thierry Ceotto confirme que l’activité était plus soutenue en avril. « Actuellement, cela correspond à ce que nous connaissons chaque année. Il y a aussi un phénomène de grippe dont on parle moins mais qui fait chaque année de nombreux morts. Nous constatons aussi assez régulièrement une hausse des décès après les fêtes », conclut l’interlocuteur.
S. C. S.