Des couloirs de natation sous l’œil de l’arbitre Nicolas Jaeger
SPORT. Le 30e meeting international de natation bat son plein ce week-end, à La Presqu’île. De nombreux athlètes de haut niveau se disputent les qualifications pour les championnats. Ils sont jugés par plus de quarante arbitres, tous bénévoles, tels que l’Alsacien Nicolas Jaeger.
Le plus grand événement sportif bragard est de retour à La Presqu’île. Le meeting international de natation se tient du 21 au 23 octobre et accueille les plus grands nageurs du monde (lire aussi page 29). Des athlètes de haut niveau dont les prestations sont scrutées par les arbitres, afin d’attester de la qualité des compétitions. Nicolas Jaeger fait partie de ces “officiels”, envoyés par la fédération pour veiller à ce qu’aucun ne triche ou ne soit favorisé par un départ hâtif. Et si les nageurs ont beaucoup de travail dans les couloirs de la piscine, les arbitres ne chôment pas.
« Nous arrivons à 7 h 30 pour nous préparer aux épreuves, qui démarrent à 9 h. Nous composons les jurys avec les bénévoles, nous donnons les postes et les consignes, nous les mettons en confiance », raconte Nicolas Jaeger, venu d’Alsace. Au total, le meeting compte environ 45 officiels autour du bassin.
Lors du déroulement d’une épreuve, ces officiels se placent au poste de starter final qui donne le départ ; devant les plots de départ ; mais aussi le long des couloirs. « Il y a quatre juges de nage. Ils marchent le long du bassin pour vérifier les nages ». Nicolas Jaeger est juge arbitre, « je suis la personne qui a le plus d’autorité au bord du bassin, j’ai tous les pouvoirs de décision ». Néanmoins, il doit s’appuyer sur les yeux de ses collègues. « Je suis la ligne 1, je ne peux donc pas voir les virages 8 ou 10. Si un professionnel voit une faute, il vient me voir et l’on doit se mettre d’accord. »
Une procédure vite réglée
Le choix est simple : il y a ou pas disqualification. Si la sentence est prononcée, l’entraîneur peut alors discuter avec l’arbitre afin de comprendre ce choix. « Normalement, je ne change pas d’avis mais cela peut arriver. J’ai eu le cas avec une personne qui a gêné un départ. Nous avons recommencé l’épreuve. » Si, malgré l’échange, l’entraîneur n’est pas convaincu, il peut poser une réclamation. Dans ce cas, les deux parties doivent poser leurs arguments sur une feuille et le réclamant saisit le jury d’appel. « Il est composé de trois à cinq personnes objectives. C’est leur décison qui comptera à la fin. »
Un déroulé très rapide. « Ca se passe dans les deux heures qui suivent le problème, voire plus, mais c’est réglé dans la journée », précise Niolas Jaeger. « C’est bien pour ça que j’insiste auprès des bénévoles, il faut être très précis dans la forme, dans leurs observations. » Un débriefing a d’ailleurs lieu tous les soirs, en ce sens. Un aspect de la fonction qui plaît à l’Alsacien : « Il y a le côté pédagogique, l’apprentissage, on transmet du savoir ». Sans oublier la proximité avec les grands nageurs, « à Saint-Dizier, c’est une belle compétition, on voit du beau monde, c’est toujours intéressant », confie celui qui n’a pas le droit de demander des autographes. Rigueur et impartialité dominent dans les couloirs de natation.
Marie-Hélène Degaugue
Tous bénévoles
Les arbitres ne sont pas payés lors des compétitions, à la différence du football. « La natation n’a pas les moyens, on a 45 officiels autour du bassin, ce serait trop cher », indique Nicolas Jaeger, qui tient à garder l’état d’esprit du bénévolat : « C’est très bien comme ça ».