Des bulbes aux bulles et aux bombes
L’être humain a ceci de fantastique qu’il ne tire jamais de leçons définitives de ce qu’il a vécu 10 ans, 40 ans ou 400 ans auparavant. Même s’il va droit dans le mur, qu’il le sait et que les conséquences seront graves pour lui et dans le monde entier, il klaxonne avant le choc frontal.
Au niveau économique, ces chocs ont été précédés par des bulles spéculatives qui finissent par exploser. Tous les domaines sont bons pour faire de l’argent à bon compte et peu importe si, au bout d’un moment, le système dérègle l’économie mondiale pendant 10, 15 ou 20 ans. L’Europe se remet seulement de la bulle immobilière venue des Etats-Unis au milieu des années 2000. Certains pensent que les conséquences de la bulle pétrolière, dans les années 70, ne sont toujours pas réglées. Et pourtant, la première leçon dont personne n’a tiré d’enseignements ne date pas d’aujourd’hui. Elle remonte à… 1637 avec la “tulipomanie”. L’engouement pour les tulipes en Hollande appelée alors Provinces-Unies avait entraîné l’augmentation démesurée puis l’effondrement des cours de l’oignon de tulipe ruinant, au passage, des milliers d’artisans et déstabilisant l’économie néerlandaise.
En fait, l’économie est une matière sensible qui se manipule avec extrêmes précautions. Que dire alors des spéculations et donc des bulles qui concernent l’alimentation. Le spéculateur, derrière son bureau, joue alors avec des bombes explosives. Son but : faire du fric et peu importe les conséquences. Après le blé, le cacao, c’est aujourd’hui le tour du beurre.
La spéculation financière sur les produits alimentaires devrait être, purement et simplement, interdites. Il y va de la survie d’humains victimes de famines et de guerres. La hausse des cours des céréales de manière artificielle à créer des émeutes de la faim dans les pays pauvres. Alors que les aléas climatiques comme les sécheresses pèsent sur les rendements agricoles, la demande de produits alimentaires augmente dans les pays émergents à forte croissance. Soit. Mais, ces fondamentaux ne peuvent à eux seuls expliquer une telle volatilité. Elle est exacerbée par la spéculation alimentaire qui est génératrice de conflits.
Et comme le spéculateur est incurable, il est déjà sur d’autres secteurs et d’autres zones. Par exemple, la Chine est en train de se construire une bulle immobilière qui pourrait bientôt nous exploser en plein visage.
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