Des Bleus pâles
Hier, sur la terre battue parisienne, pour la suite du premier tour, les Bleus n’ont pas vraiment répondu aux attentes du public, avec seulement quatre qualifications pour Richard Gasquet, Pierre-Hugues Herbert, Kristina Mladenovic et Pauline Parmentier.
Hier, lors de la suite du premier tour, les Français ont, dans un premier temps, enchaîné les éliminations, Porte d’Auteuil. Huit d’entre eux (sur douze en lice) sont passés à la trappe, dans la chaleur parisienne.
La tâche la plus compliquée était confiée à l’Avignonnais Benoît Paire, contre le “maître des lieux”, Rafael Nadal, no-nuple vainqueur, et favori de cette édition. Tout s’est joué dans le deuxième set. Paire a eu plusieurs fois l’opportunité, mais Nadal ne s’est jamais affolé, remportant aisément ensuite la troisième manche, face à un Français encore très nonchalant, à la limite parfois de la non-combativité (6-1, 6-4, 6-1). «Dès que je joue contre Rafa, je ne sais pas si c’est sa balle qui est plus lourde, mais il est vrai que je ne fais pas des bons matches. J’ai des balles à chaque fois pour attaquer, pour faire mieux. Quand je finis mon match, je suis frustré à chaque fois parce que je suis un peu passé à côté. J’ai quelques regrets», résume Benoît Paire, pas gâté par le tirage.
Gasquet et Herbert, seuls rescapés
Pour Gilles Simon, têté de série N°31, la pilule est plus dure à avaler contre le Géorgien Gabashvili. Après le gain du premier set, le Niçois, trop sur la défensive, s’est effondré, saoûlé de coups, et il s’est incliné en quatre manches. «J’ai manqué un peu de jambes aujourd’hui (hier), pour lui faire peut-être jouer le coup de plus ou de trop, le faire forcer un peu», analyse lucidement Simon. L’autre déception est venue de Nicolas Mahut, transparent contre l’Italien Bolelli et auteur selon lui d’un «non-match». L’Alsacien Paul-Henri Mathieu, issu des qualifications, à 35 ans, pour sa tournée d’adieux, a logiquement subi la loi du Belge David Goffin, qui fait partie des outsiders. Cela s’est avéré aussi compliqué pour Mathias Bourgue, qui s’était révélé l’an passé face à Murray, sur le Central, et qui a subi la loi de Coric. Maxime Hamou, qui sortait, comme “PHM”, des qualifications, a mordu la poussière contre le spécialiste terrien uruguayen, Pablo Cuevas.
Les satisfactions sont venues, en fin de programme, de Ri-chard Gaquet, qui a eu une préparation perturbée par des problèmes au dos, et vainqueur plutôt convaincant de l’inconnu belge De Greef (6-2, 3-6, 6-1, 6-3) et de Pierre-Hugues Herbert, plus spécialiste de double, et qui a passé pour la première fois un tour à Roland, contre le très jeune Américain Donaldson (6-4, 7-6, 6-4). «Il y avait un vent qui tournait sur ce court qui n’est pas abrité. Mais mon niveau de jeu a augmenté au fur et à mesure et mes sensations ont été meilleures», résume l’Alsacien.
Kiki proche de la porte
Les Françaises ont, de leur côté, connu des hauts et des bas. Si les Dieux du tennis semblaient s’acharner sur Kristina Mladenovic, 14e mondiale et très en forme sur terre battue, qui s’est bloquée le dos, dimanche, à l’entraînement, la fin a été heureuse pour une joueuse passée à deux doigts de l’abandon. La N°1 tricolore est passée toute proche de la trappe, mais elle a su s’accrocher (malgré 48 fautes directes et un niveau de jeu moyen) pour dominer la modeste américaine Brady, 88e mondiale (3-6, 6-3, 9-7), en trois heures. “Kiki” a terminé le match au bord des larmes, soulagée d’avoir évité une énorme déconvenue. Il faut désormais espérer que son état s’améliore, car elle a été incapable de servir comme à son habitude. Elle a été imitée par Pauline Parmentier, qui n’a fait qu’une bouchée de la Russe Khromacheva. C’est en revanche terminé pour Alizé Lim, Myrtille Georges et Tessa Andriajafitrimo, toutes trois invitées par les organisateurs.
Du côté des favoris, Novak Djo-kovic, désormais coaché par An-dre Agassi, s’est promené contre l’Espagnol Granollers. Dans le tableau femmes, Garbine Muguruza, vainqueur en 2016, et Karolina Pliskova, tête de série N°2, ont passé l’obstacle, elles aussi, sans trembler.
Nicolas Chapon