Des antennes radio à deux pas de collégiens
Urbanisme. Six antennes de radiotéléphonie vont être installées sur un immeuble situé à moins de 100 mètres du collège de la Rochotte. Un riverain s’inquiète d’éventuelles conséquences sur la santé des adolescents. La Ville va solliciter l’Agence Nationale des Fréquences.
Une autorisation d’urbanisme accordée le 28 septembre prévoit l’installation prochaine de six antennes de radiotéléphone sur le toit de l’immeuble du 7 rue Blaise Pascal, à Chaumont. Le bâtiment fait face au terrain de sport du collège de la Rochotte, sur lequel la future école du quartier sera implantée.
Quand François-Xavier Berthelot, un riverain, a aperçu le permis de construire, il s’est tout de suite inquiété. « J’ai peur des conséquences d’une émission permanente d’ondes sur les enfants, qui sont des personnes sensibles en plein développement. »
L’ANFR sollicité
Il alerte aussitôt la Ville, soulignant que l’équipement sera à moins de 100 mètres de l’école. Si cela n’est pas interdit, la distance justifie la possibilité de demander la constitution d’un dossier. Ce dernier doit assurer qu’au sein de l’établissement scolaire, l’exposition du public soit aussi faible que possible. La Ville s’est engagée à contacter l’Agence Nationale des Fréquences (ANFR).
« Soucieux de l’absence d’impacts négatifs de ces équipements, qui sont par ailleurs présents de manière habituelle dans le tissu urbain de Chaumont, et pour lesquels nous n’avons jamais reçu de signalements particuliers, nous solliciterons l’ANFR pour nous assurer du respect de la règlementation en la matière », a déclaré Pierre Etienne, adjoint à l’urbanisme à la Ville.
Près de 4 700 contrôles de l’ANFR en 2020
Les ondes radiofréquences émises par les équipements utilisés dans les réseaux de télécommunication ou par les installations radioélectriques sont encadrées par une recommandation de l’Union européenne datant de 1999. En France, l’ANFR assure un rôle de surveillance et réalise des contrôles sur l’exposition du public aux ondes.
En 2020, sur les 4 700 mesures de l’ANFR, 80 % avaient une exposition inférieure à 1 volt par mètre (V/m). Les limites règlementaires se situent entre 28 et 87 V/m selon les fréquences. Toutes ces mesures sont disponibles sur le site de l’AFNR Cartoradio.
Julia Guinamard
Conséquences de l’exposition aux ondes radiofréquences
Des rayonnements du soleil en passant par les portables et les réseaux électriques, les ondes électromagnétiques sont de partout. Un groupe de travail de l’agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) s’est penché sur les impacts de l’exposition aux ondes. Sur les ondes radiofréquences, leurs conclusions* ciblent davantage les émissions venant des téléphones portables que des installations réseaux, comme les antennes du collège de la Rochotte.
Bien que l’Anses indique qu’en « l’état actuel des connaissances, les travaux de l’Agence ne mettent pas en évidence de lien de causalité entre l’exposition aux ondes émises par les communications mobiles et des effets sur la santé », elle souligne que, « les dernières expertises de l’Anses ont fait apparaître, avec des niveaux de preuve limités, différents effets biologiques chez l’être humain ou chez l’animal […] Ils peuvent concerner le sommeil, la fertilité mâle chez l’animal ou encore les performances cognitives ».
Par ailleurs, le Centre international de recherche sur le cancer classe (pdf) les radiofréquences comme « cancérogènes possibles ». Afin de limiter l’exposition aux ondes, l’agence recommande de privilégier l’acquisition de téléphones mobiles affichant les débits d’absorption spécifique (DAS) les plus faibles.