Derrière les murs de la cantine

Rejoindre le restaurant scolaire pour la pause méridienne, présenter son plateau, se faire servir, manger, laisser dans son assiette le surplus ou l’aliment que l’on n’a pas aimé, sont des actes de la vie courante. Pour casser la routine à la cantine, valoriser les acteurs de la restauration et sensibiliser les élèves à la diminution du gaspillage alimentaire, une immersion “derrière les murs” a été organisée pour les 6^e du collège Emilie-Carles mercredi 27 septembre.

Sous l’égide de la principale Armelle Bellanguez, de son adjoint Sandy Parisse et de la conseillère pédagogique Alexandra Gerlach, les trois classes divisées en ateliers ont été reçues par les éco-délégués Lola, Rose, Evann, Camille et Anatole. L’opération a reçu le soutien de deux intervenants, Stéphanie Prévost, référente “restauration collège” pour le Département de la Meuse, et Sophie Oselle, d’Organeo, structure qui forme à la prévention et à la gestion des déchets alimentaires. En premier lieu, les éco-délégués ont présenté les différents bacs de tri, posant parfois des colles “dans quel bac déposer l’opercule d’un pot de yaourt ?”. Ensuite, les collégiens ont découvert sur Internet le jeu “Game of Tri”, au cours duquel ils devaient, individuellement puis en équipe lors de matches courts, trouver le bac adapté au déchet présenté. Rappelant que l’an dernier environ 7 000 € de nourriture ont été jetés à la poubelle, Sophie Oselle a insisté sur l’importance de diminuer le volume de déchets alimentaires.

La deuxième partie de la visite a eu lieu dans la cuisine proprement dite. Guidés par Florence Feve, agente de restauration, les collégiens ont découvert la légumerie et la réserve de produits secs. Pas besoin pour Florence de fréquenter les salles de sport, elle porte chaque jour de lourdes charges, des kilos et des kilos de pâtes, de riz, de boîtes de légumes ou de fruits et manipule de très grosses casseroles. Emmanuel Molter, chef de cuisine, et sa seconde, Sabrina Maintenon, ont pris le relais et ont expliqué que les repas servis chaque jour nécessitent la cuisson de 15 kg de pâtes, 50 kg de frites (pas tous les jours), 22 kg de viande, l’épluchage de 20 concombres, l’éminçage de 10 kg de tomates et le lavage de 30 kg de fruits. Revêtus de surchaussures et des tenues de protection adéquates, les trois employés de restauration sont sur le pied de guerre dès 6 h du matin et s’affairent vite en cuisine pour nourrir les 230 bouches affamées qui réclament pitance dès midi. Leurs tâches ne s’arrêtent pas là car, en amont, il faut organiser les menus dans le respect des strictes règles nutritionnelles et du budget alloué, passer les commandes puis cuisiner et servir avant de passer au nettoyage des lieux.

Par cette démarche, Stéphanie Prévost a affirmé que « le Département veut accompagner les collèges dans la lutte contre le gaspillage alimentaire et rendre les élèves “consom’acteurs” ».

Pour que le moment du repas soit un plaisir, elle a énuméré les droits et les devoirs de chacun, à savoir « respecter personnel et matériel, s’informer du menu avant d’aller déjeuner, ne prendre que ce que l’on peut et veut manger, goûter de nouvelles saveurs et, bien sûr, dire quand c’est bon ! ». Nul doute que cet accueil dans la cuisine et toutes les explications fournies rendront les jeunes collégiens responsables de ce qu’ils ont dans l’assiette.