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Derrière les images – L’édito de Christophe Bonnefoy

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Une guerre, ce n’est bien évidemment pas qu’un front militaire, certes le plus visible. Le conflit russo-ukrainien se nourrit ainsi d’images. Celles, non pas tant des combats, que de leurs conséquences humaines et matérielles.

Une guerre, c’est aussi une série de symboles, utilisés pour orienter parfois les opinions publiques. Et leurs dirigeants. Et, surtout, c’est, derrière la voix des canons, la partie immergée de l’iceberg : un front diplomatique.
Une guerre, ce ne sont donc pas que des armes qui font couler le sang. Ce sont également des pressions qui, à défaut de ramener à la raison, s’appuient sur le pragmatisme. Des pressions économiques, souvent.

Les symboles, l’Ukrainien Volodymyr Zelensky en a fait sa spécialité. On l’a encore vu ce lundi à Kherson. Il n’a pas hésité à y apparaître, fort du succès de son armée face à l’envahisseur russe. Le symbole, c’est aussi, au sommet du G20 à Bali, la poignée de mains entre les Présidents chinois et américain, Xi Jinping et Joe Biden. Derrière le geste, on devine l’idée : « Fais pression sur ton allié Poutine pour stopper l’escalade ou tu risques d’y perdre énormément économiquement ». Ou comment bien faire comprendre à la Chine qu’à l’heure où elle cherche à se façonner une image respectable dans le reste du monde, il est dans son intérêt de signer une alliance de circonstance avec l’ennemi capitaliste… C’est en substance ce que devrait, lui aussi, dire Emmanuel Macron à ses homologues chinois et indien, en marge du sommet.

Dernier symbole, et pas des moindres, Vladimir Poutine ne se déplace pas en Indonésie. Parce que, coûte que coûte, il a une guerre suicidaire à mener ? Ou parce qu’il sent qu’un fauteuil vide, même pendant quelques heures, peut facilement se subtiliser ? Là également, on peut donner à l’histoire – et aux images – le sens que l’on veut. Ou qui nous arrange.

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