Derrière l’écorce, de la poésie à l’état pure
TINTA’MARS. Un tas de sciure, un balai et un jeu de lumières sobre. Les quasi 200 spectateurs, venus mardi 22 mars à la salle Jean-Favre, étaient loin de s’imaginer qu’il n’en fallait pas plus pour leur offrir un des plus beaux voyages : celui qui les a ramenés au cœur de leur enfance.
Une magie que l’on doit au texte, signé et interprété par Alexis Louis-Lucas, du spectacle “Utopie des arbres”. Un spectacle à la fois drôle, émouvant avec une pointe de philosophie de vie que nous oublions (trop ?) souvent : l’essentiel est dans la nature et l’authentique.
Un authentique un peu à la “Manon des sources” fait d’hommes ou de femmes hauts en couleurs, qu’ils appellent ses “grincheux”. Croisés dans l’enfance de ce personnage, pétris de doutes que le comédien campe avec talent, chacun de ces “grincheux”, revitpar sa voix et son corps. Maître d’école, ou d’apprentissage, la vieille Augusta entre autres, tous ont laissé une empreinte dans sa vie comme gravée dans le bois, avec leur franc parler, leurs expressions, leur accent et surtout leur sagesse un peu rude frappée du bon sens paysan.
Des souvenirs d’enfance qui fleurent bon la nature et la candeur qui ont, sans aucun doute, ressourcé les adultes de la salle qui avaient oublié qu’eux aussi, un jour, ont dû grimper (un peu trop haut) aux arbres…