Derniers réglages – l’édito de Patrice Chabanet
Dans le brouillard de la guerre, comme on dit aujourd’hui, il est difficile de discerner les intentions des belligérants. Mais chaque nouvel événement referme le filet des incertitudes. Les incursions terrestres de l’armée israélienne dans la bande de Gaza annoncent un changement de rythme dans les opérations militaires. Dans une première phase, Tsahal a privilégié les bombardements – massifs – pour user le Hamas. Avec l’engagement des fantassins et des blindés, une deuxième phase a été franchie. Derniers réglages avant une intervention plus musclée ? Il est clair que l’engagement des forces dans un environnement urbain n’est pas gagné d’avance et qu’il appelle un nettoyage du terrain.
Quoi qu’il en soit, le gouvernement israélien est conscient que le temps ne joue pas en sa faveur. L’opinion publique, par exemple, donne des signes de lassitude, même si une large majorité reste en faveur d’une guerre sans merci pour régler définitivement son compte au Hamas, du moins sur le plan militaire. Il y a aussi l’attitude des Etats-Unis et des Européens pas vraiment favorables à une guerre totale. En arrière-plan subsiste en effet, lancinante, la question des pertes civiles et des otages. Le Hamas, de façon odieuse, sait jouer de cette carte de la douleur et de l’émotion.
Israël est donc condamné à agir vite et à gagner ce conflit. L’enlisement signerait sa disparition à terme. Une catastrophe, aussi, pour nos démocraties et leurs valeurs dont l’Etat hébreu est le seul porteur au Proche-Orient.