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Dernière tournée avec le pionnier

Edouard, le brasseur, et Noël Lepoix, gérant de la Brasserie du Der, accueillent les amateurs de bière sur leur site de Montier.

L’ETE EN PENTE MOUSSE (5). Notre série sur les micro-brasseries locales s’achève avec le souvenir de chacun des brasseurs, qui ont en commun l’envie d’échanger et de partager. Comme le pionnier de l’arrondissement de Saint-Dizier, Noël Lepoix, qui va bientôt tirer sa révérence.

Toute cette semaine, nous avons rencontré les micro-brasseurs situés dans un petit périmètre (quinze à 20 minutes) autour de Saint-Dizier. Qu’il s’agisse de la Brasserie de la Blaise à Bailly-aux-Forges, la Cach’ à Chancenay, la Brasserie de la Vallée à Chatonrupt ou la Clémence à Cheminon, tous ont un point commun : l’amour de la bière évidemment, du travail bien fait également et aussi un goût du partage.

C’est un peu comme ça qu’avait démarré Noël Lepoix. Créée en 2006, à Montier-en-Der, sur la route qui mène à Saint-Dizier, la Brasserie du Der a connu bien des évolutions. Si au commencement, elle produisait 100 hectolitres par an, elle est passée désormais à 800 hectolitres par an. Un développement qui n’a pas été si simple, se rappelle Noël Lepoix, son gérant, ancien salarié de l’entreprise bragarde Miko pendant 27 ans. « Les cinq premières années, ça a été assez dur. Personne ne croyait au projet, il n’y avait pas l’engouement actuel pour les petites brasseries », raconte-t-il. Il démarre sa production avec la Dervoise blonde, puis l’ambrée. « Et j’ai eu l’idée de nommer mes bières avec les villages engloutis du lac ».

Développement et embauches

La clientèle est au rendez-vous et, en 2011, l’entreprise déménage devant le stade. « J’ai commencé à la développer. Et puis, j’ai voulu doubler la capacité de la brasserie mais le matériel n’était pas assez performant ». En 2017, de nouveaux bâtiments sont construits et abritent du matériel neuf, la société prend de l’ampleur, il faut recruter. Après avoir travaillé de nombreuses années seul ou avec sa femme ponctuellement, Noël Lepoix embauche son premier salarié en janvier 2020, Edouard, le brasseur. 

Mais l’arrivée du Covid brise cet élan. « 2020 a été une année catastrophique au moment où l’on avait trouvé notre vitesse de croisière. On a vécu deux ans difficiles ». Au final, la brasserie « relève la tête et en 2022, on cartonne ». Une seconde embauche s’avère nécessaire et, cet été, un CDD est également recruté.

Noël Lepoix ne va pas goûter longtemps aux joies de cette ferveur retrouvée, avec douze variétés de bières. « A la fin de l’année, je prends ma retraite », annonce-t-il, bien décidé à passer la main à ses deux salariés Edouard et Laure, qui n’est autre que sa belle-fille. « L’entreprise reste familiale », relativise-t-il. Les repreneurs ont, eux aussi, soif de développement.

En plein développement, c’est aussi la situation d’autres brasseurs locaux, un peu plus éloignés de notre périmètre cette semaine. Des brasseurs qui proposent également des bières de belle facture, à l’instar de la brasserie de la Saulx, à Morley (Meuse) et d’Aurélie Caquas, à Beurville. Depuis un an et demi, l’agricultrice élabore ses bières au sein de la sa brasserie Burris’. Particularité de la brasseuse : réaliser une production fermière. « Je produits mes bières avec l’orge que je cultive. J’envoie cet orge dans une malterie pour pouvoir créer ensuite mes bières », nous confiait-elle lors d’un salon début 2022. Blonde, triple, blanche ambrée, bière à la framboise, la brasseuse vend principalement à la ferme.

M.-H. D. et N. F.

Stratégies différentes en termes de visibilté

A Bailly-aux-Forges, Manuel Courtois, qui fabrique la Galérienne, nous a rapidement indiqué que, compte tenu du fait qu’il n’avait pas de boutique, les gens pouvaient le contacter via sa page Facebook pour prendre rendez-vous avec lui. « ll faut juste qu’il s’assurent que je suis bien à la maison ! » Idem pour Mathieu Paquin qui, dans la Marne, organise des visites avec dégustation sur simple demande. Pour la Cach’, il faudra attendre que les travaux se terminent mais l’état d’esprit est le même avec pour chacun des trois, des pages dédiés sur les réseaux sociaux. Nicolas Lavallois, lui, n’a « ni page Facebook ni site internet ». Mais le brasseur de Chatonrupt a une belle boutique au cœur du village et comme il nous le confiait cette semaine, ce qu’il souhaite, c’est « que les gens viennent et échangent » avec lui. Pour le moment, le bouche-à-oreille fonctionne et sa clientèle ne s’est faite que par ce biais.

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