Dernière répétition pour le Cygne noir
Pour des comédiens, il est essentiel de maîtriser le texte d’une pièce de théâtre afin de libérer la pression et se consacrer à la gestuelle. Même pour des comédiens en herbe. C’est ce à quoi se sont attachés les élèves du collège Emilie-Carles, mardi 10 mai. Pour évoluer sans contrainte, la MJC leur a ouvert les portes de sa grande salle pour leur dernière répétition du Cygne noir.
Ainsi, sous l’égide de Delphine Bailly et de Gwenaëlle Henry, professeures de français au collège, trois élèves de 5e, huit de 4e et sept de 3e ont revu le texte de cette pièce dont le thème est l’avenir sur les territoires ruraux dans une dizaine d’années. Michaël Monnin, intervenant de la compagnie Azimuts de Montiers-sur-Saulx, est l’auteur de la pièce. « C’est la première fois que des élèves vont jouer une pièce que j’ai écrite et qui m’a demandé plus de cinq années de travail », a expliqué le metteur en scène et acteur professionnel ; « je suis allé dans les territoires et j’ai interrogé les gens sur l’avenir qu’ils entrevoyaient en 2030 ». Résultat : deux grandes parties dans ce spectacle d’une heure. La première imagine une dictature écologique étatique peu acceptée par les administrés en 2029. La seconde se déroule en 2032 et relate l’auto-gestion des habitants qui n’en peuvent plus de vivre dans des villes ultra-polluées. « Je craignais que le texte ne soit trop anxiogène, surtout après le Covid », a expliqué Michaël Monnin, « mais en fait c’est le quotidien de ces collégiens qui ont compris qu’ils allaient devoir vivre avec ça ». « Les élèves se sont emparés du texte », a raconté Delphine Bailly ; « même si, au départ, ils formaient de petits groupes selon les affinités, ils ont vite partagé l’expérience et les barrières sont tombées. De plus, au cours de la première scène, des collégiens seront dans le public pour jouer puisqu’il s’agit d’un débat auquel la population est invitée ».
Ce beau projet a été rendu possible grâce au partenariat avec l’ACB Scène nationale de Bar-le-Duc qui permet l’implication de professionnels et au financement par la Drac Grand Est (Direction régionale des affaires culturelles) de la moitié des frais engendrés par l’intervention des professionnels ainsi que par la DAC (Direction des affaires culturelles) qui prend en charge le financement des professeures exerçant hors temps scolaire, au cours des ateliers ou pour la préparation.
Pourquoi ce titre, le Cygne noir, pour un sujet tel que l’écologie ? Réponse le 19 mai, à 20 h 30, au théâtre de Saint-Dizier dans le cadre de Mai’scènes.