Dernière ligne droite pour l’exposition “Sommelonne pendant les guerres”
L’association Sommelonne hier et aujourd’hui a conçu une exposition consacrée aux deux guerres mondiales et à leur impact dans le village. Elle sera visible samedi 23 et dimanche 24 mars.
Il y a maintenant un peu plus de deux ans que Laurence Cozette et Françoise Eliot, bénévoles à l’association Sommelonne hier et aujourd’hui, ont commencé à vouloir rassembler témoignages et documents sur leur village pendant les deux dernières guerres. Les anciens, il n’en reste malheureusement plus beaucoup pour raconter leurs souvenirs. L’exode, ils s’en souvenaient tous. Gisèle avait alors 14 ans. Pierre habitait Langres. Guy, s’il n’était pas encore né, se rappelle très bien des conversations de ses parents. Ginette, c’est son retour d’exode qu’elle a raconté, quand elle a appris que son père, mortellement blessé à Guë, avait été enterré au cimetière d’Ancerville. Michel parle des bâtiments qui existaient alors au Z de Baudonvilliers comme si c’était hier. Pour Jean et d’autres, c’est le souvenir de l’avion qui s’est écrasé dans la forêt de Valtiermont, le bombardement du train à la Belle Epine, les nuits enfermées dans une cave parce qu’on entendait les avions arriver, cette guérite à la Folie où un Ausweis était exigé. Pourquoi ce laissez-passer pour aller de l’autre côté de la route à Baudonvilliers ? Une réponse parmi bien d’autres à découvrir lors de l’exposition en préparation.
Aux témoignages se sont ajoutées les délibérations des conseils municipaux passées à la loupe sur 200 ans et les dossiers d’archives communales sur les demandes d’indemnisation après les réquisitions imposées pour loger les troupes françaises, ou encore les dommages de guerre après l’occupation allemande. Sans oublier d’autres documents comme les registres d’état civil, avec des naissances parmi les familles qui fuyaient l’enfer de Verdun et qui avaient trouvé refuge à Sommelonne.
Douze années troublées
La liste est longue, si on y ajoute les archives départementales de la Meuse et l’aide appréciée de ses personnels – comme l’ont souligné les bénévoles de Sommelonne hier et aujourd’hui -, les registres militaires et les multiples informations en libre accès sur Mémoires des Hommes ou encore Grand Mémorial. Les bénévoles ont aussi bénéficié des conseils d’historiens comme Jean-Pierre Harbulot, Lionel Fontaine et bien d’autres, à travers des écrits et ouvrages divers, car, précisent-elles, elles ne sont pas historiennes et leurs souvenirs, ce sont leurs lointains cours au lycée !
C’est donc l’histoire, certes incomplète, de douze années troublées à Sommelonne et dans les environs qui sera exposée samedi 23 et dimanche 24 mars. Une rétrospective complétée par l’évocation du camp américain de Troisfontaines.
L’exposition sera présentée sous forme de panneaux mêlant témoignages et faits historiques, illustrés de reproductions de documents et de photos (extraites pour certaines du site Saint-Dizier-WW1 et WW2) avec quelques objets et uniformes d’époque. Les visiteurs auront aussi accès aux deux carnets de guerre qu’un Calvin a écrits, alors qu’il était soldat en 1914-1918, un document authentique numérisé pour le rendre accessible ! Un accès Internet est aussi prévu pour celles et ceux qui voudraient découvrir comment retrouver le registre matricule militaire d’un aïeul. Deux journées qui donneront peut-être envie à certains d’en savoir encore plus et d’approfondir les recherches commencées !