Démolition de La Banane : chronique d’une mort enfin actée
Le moins que l’on puisse dire c’est que le devenir du bâtiment Navarre, surnommé La Banane, aura connu, de véritables montagnes russes. Finalement actée, sa démolition devra encore suivre d’autres méandres, administratifs et techniques cette fois.
Le conseil municipal du 28 septembre a mis un point final à l’histoire à rebondissements du bâtiment Navarre. En effet, les élus ont validé sa démolition pour 2024, conformément aux plans établis par le bailleur social Hamaris. Un feu vert attendu depuis longtemps par Hamaris qui avait, de son côté, fait tout le nécessaire pour que cet immeuble emblématique de la ville soit vidé pour une destruction initialement prévue… fin 2022.
Il faut dire que l’histoire n’a pas manqué de suspens. Début des années 2000, Hamaris souhaite réhabiliter ce bâtiment entré en service en 1957, mais le révision du Plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) de la Ville, en 2008, met un coup de frein à ce projet qui ne peut que lancer des travaux de mise en sécurité. Un enveloppe déjà conséquente qui aura permis à La Banane de sauver sa peau jusqu’en juin 2018 où sa démolition semble inéluctable.
Un sursis de courte durée
Mais, lors du conseil municipal du 29 septembre 2022, Anne Cardinal, maire de Langres, laisse sous-entendre que le bâtiment pourrait être sauvé. Une petite phrase qui répond, en fait, à une demande de Caroline Marlot, alors Architecte des bâtiments de France (ABF) en place, de réfléchir à une alternative. Mais, depuis, l’ABF a changé et le feu vert est donné. « Ce feu vert était nécessaire pour obtenir l’autorisation de démolir de la préfecture », précise Christophe Legros, directeur du patrimoine d’Hamaris.
La consultation pour le marché de maîtrise d’œuvre lancée
Le bailleur social a pu lancer sa consultation pour le marché de maîtrise d’œuvre qui mènera ses études sur cette démolition. « C’est une étude importante sachant que nous avons une évolution réglementaire sur le traitement des déchets qui doivent être quantifiés en poids et triés selon leur nature pour permettre le recyclage quand cela est possible. Ensuite nous lancerons la phase de désamiantage avant de passer à la démolition. »
Dans cette opération, un point risque de prendre du temps : c’est le déraccordement du bâtiment aux différents réseaux. « Eau, télécom, assainissement, ce sera le plus simple. Le gaz demandera une plus grande attention. En revanche, selon la configuration du réseau, cela peut être plus compliqué. C’est un point qui sera travaillé pendant les études préalables à la démolition », explique le directeur du patrimoine. En effet, si des câbles sont proches du bâtiment, il faudra les déposer et il est possible qu’il soit envisagé ou non par le concessionnaire de décider d’enfouir ces réseaux aériens. Des travaux qui retarderaient la démolition.
Le calendrier se précise et La Banane devrait donc réellement disparaître du paysage langrois d’ici 2024-2025. Reste à savoir ce qui adviendra de ce site dans l’avenir, le terrain étant propriété du bailleur social. Mais ça, ce sera une autre histoire.
Patricia Charmelot