Démographie : une érosion au ralenti
L’Insee a publié les chiffres de la population légale pour 2022. Si, sur la période 2013-2019, Langres a perdu un peu L’Insee a publié les chiffres de la population légale pour 2022. Si, sur la période 2013-2019, Langres a perdu un peu plus de 200 habitants, l’érosion sur la dernière année s’établit à une trentaine de Langrois en moins. Un ralentissement du déclin démographique qui semble donc se confirmer.
C’est désormais une habitude. A chaque fin d’année, l’Insee publie des chiffres de la population légale que ce soit pour les régions, les départements et surtout les communes. Ce mercredi 29 décembre, les chiffres de la population légale à compter du 1er janvier 2022 ont été rendus publics et, une fois encore, il convient de constater que Langres, à l’instar de la Haute-Marne ou des autres principales villes du département, perd des habitants.
A Langres, la population légale (la plus pertinente, qui retire la population comportant un domicile à Langres mais résidant dans une autre commune, ainsi que les militaires et les étudiants), s’élève à 7 668 personnes contre 7699 lors du précédent rapport de l’Insee, 7731 fin 2019 mais surtout 7877 il y a six ans. Si la perte de population est incontestable, celle-ci apparaît comme moins importante depuis trois ans. Pour autant, la dynamique n’est pas encore totalement inversée puisque la population continue à diminuer.
Cette diminution qui n’est que d’une trentaine de personnes, comme cela avait déjà été le cas lors de la publication des chiffres à la fin de l’année 2020 (Le JHM du 31 décembre 2020), peut laisser espérer des lendemains plus positifs. Pour autant, le vieillissement de la population reste une réalité et l’inversion de la courbe démographique passera nécessairement par l’attractivité du Sud haut-marnais à travers des projets forts, tels que le Parc national. A l’inverse, la conservation des services publics et en premier lieu la santé et l’offre de soins pourraient être un enjeu majeur et à l’impact potentiellement néfaste.
S’appuyer sur des atouts de territoire
La perte d’habitants n’est pas une spécificité langroise et, à une échelle plus large, le Sud haut-marnais est lui aussi en déficit de population par rapport aux années précédentes. Si certaines communes comme le Val d’Esnoms, Chassigny ou Chaudenay ont vu leur population légale croître de manière sensible durant les dernières années, ce n’est pas le cas de bon nombre d’autres communes.
Ce constat n’est néanmoins pas rédhibitoire et la solution viendra de l’amélioration des conditions de vie et d’attractivité dans l’arrondissement. En effet, Langres ne peut seule inverser la tendance. La réflexion politique doit se faire à plus grande échelle (communautés de communes, PETR mais aussi Département et Région). Dans cette optique, les projets portés par les différentes collectivités mais aussi les programmes de rénovation énergétique, accessibles sur le territoire, sont autant d’éléments moteurs à une reprise démographique.
Le développement des équipements et des services est de fait un facteur incontournable pour rendre le Sud haut-marnais attractif. En ce sens, les dernières prospectives géographiques et sociologiques en témoignent, renforcées en cela par la crise sanitaire, les néo-ruraux (citadins choisissant de quitter la vie urbaine) sont une cible de choix pour Langres et ses environs.
Les éléments à mettre en place sont donc nombreux et identifiés. Ne reste plus au territoire qu’à mener à bien ses projets et à s’inscrire dans la durée puisque l’inversion de la baisse démographique ne se fera pas à court terme mais sera plutôt le fruit d’un travail de longue haleine. En s’appuyant notamment sur le marché de l’emploi qui affiche actuellement un taux de chômage faible.
Pierre Gaudiot
p.gaudiot@jhm.fr