Démissions massives au conseil municipal de Saint-Thiébault
Cité en apparence tranquille du secteur de Bourmont, Saint-Thiébault, 243 habitants est le théâtre d’affrontements politiques récurrents. La crise est profonde : six élus sur les onze qui composent le conseil municipal viennent de démissionner.
En juillet 2023, déjà, le tribunal correctionnel avait dû statuer et trancher entre la maire de Saint-Thiébault, Marion Lerat, et son adjointe, Dominique Guerbert, la première ayant accusé la seconde d’avoir tenu contre elle des propos diffamatoires.
L’atmosphère locale ne s’est jamais purgée des contentieux personnels, et en début de semaine dernière, mardi 2 avril, six des onze élus du conseil municipal ont rendu leur mandat. Comme il se doit, c’est auprès du préfet que Dominique Guerbert, toujours adjointe, a fait valoir sa démission, tandis que Thierry Grazioli, Éric Di-Cintio, Maryse Putano-Bisti, Sabine Mignot et Sébastien Peultier en informaient la maire. Depuis, la préfecture a enregistré les démissions.
Les six élus ont voulu faire connaître les raisons de leur choix et un courrier intitulé « Quand rien ne va plus au conseil municipal de Saint-Thiébault » a été diffusé dans la commune.
Les explications visent explicitement Marion Lerat, la maire, et son 3e adjoint, Daniel Joly, à qui sont reprochés « manque de concertation, de communication et un manque de considération (…) ainsi qu’un relationnel très agressif ». D’autres reproches pleuvent, plus précis et plus conjoncturels, et dont on comprend bien qu’ils ont envenimé le quotidien.
La conclusion du communiqué est rude : « Ce problème de personnes a progressivement détérioré la cohésion du groupe et empêché tout travail constructif (…) et contraint cette majorité de conseillers à démissionner. »
Marion Lerat, maire en place, affiche un « pas de commentaire » de marbre face à la situation.
La préfecture, quant à elle, traite la situation administrative : il faudra une élection partielle pour renouveler les six conseillers démissionnaires. Et donc une campagne électorale. Ambiance !
Renaud Busenhard